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PRÉCIS HISTORIQUE,

comme un fardeau, et celui du prince comme un honneur. » N’accusons pas, à ce sujet, les peuples de ce tems d’inconstance ou de faiblesse : ce résultat fut l’ouvrage des siècles chez eux ; tandis que quelques années suffirent, il n’y a qu’un quart de siècle, pour le reproduire sous nos yeux.

La marche de Magnence contre Constance, empereur d’Orient, l’an 35 1, semble, au premier aspect, étrangère à notre sujet : cependant, n’est-ce donc pas encore notre histoire que celle dont le César Julien a dit ; « Que la Gaule » toute entière parut rassemblée dans le camp de Magnence. »

C’est surtout le règne glorieux de ce Julien, flétri du nom d’apostat, et son séjour dans notre patrie, que nous voudrions pouvoir retracer ici. Il y obtint l’amour de la nation à tel point, que lorsqu’il eut péri chez les Perses, son nom seul suffisait pour mettre en armes les Gaulois, qui ne voulaient point croire à sa mort ; trait de caractère qui s’est renouvelle de nos jours.

Julien fit disparaître toutes les diversités qui existaient entre les différentes nations de la Gaule, et les diverses cités : d’après les sages réglemens qu’il établit, on ne vit plus de villes qualifiées du titre de colonies, de cités alliées, amies, libres, vectigales, etc. ; les privilèges disparurent et furent remplacés par l’uniformité d’administration et l’égalité de droit.

C’est aussi vers cette époque, entre les années 358 et 36o, que les principales cités gauloises quittèrent leurs noms propres, pour prendre celui des peuples auxquels elles appartenaient. Ainsi, de même que lutetia, la ville de boue, changea son nom pour prendre celui des parisii, la ville des Parisiens ; de même, subdunum, la cité des Cénomans, prit celui de MANS, par contraction, auquel on ajouta l’article le, quelques siècles plus tard.

Il est impossible de suivre, sans entrer dans de trop longs