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ARTHUISIÈRE.

cultur. Terrain boisé et très-divisé, naturellement froid et aquatique; terres argilo-calcaires cultivées en froment, orge très-peu, trèfle, chanvre, vignes ; argilo-sableuses, en seigle, avoine, menus, citrouilles, pommes de terre en abondance, légumes secs. Arbres à fruits en quantité.

Assolement trienn. 15 fermes à charrues, et 25 closeries.

contrib. Foncier, 3,071 fr. ; pers. et mobil., 245 ; port, et fen., 93 ; 8 patentés : dr. fixe, 34 fr. ; dr. prop., 11 ; tot., 3,454 fr. Perception de Malicorne.

comm. agric. Peu de grains, puisque la commune ne se nourrit pas ; graine de trèfle, cidre, vin, bois, jeunes bestiaux, porcs gras en quantité ; volailles, gibier, beurre, fruits cuits.

march. fréq. Malicorne, la Flèche ; foires de Sablé.

rout. et chem. Les chemins vicinaux sont d’une très-difficile exploitation, ce qui nuit beaucoup, en hiver surtout, à l’exportation des denrées et produits du sol, des cidres et bois particulièrement.

habit. et lieux remarq. Les Essards, maison demi-moderne, appartenant à M. Jacquinot ; la Capinière, simple mais agréable habitation, à Mme V.e Pion-Noirie ; le presbytère, dans le bourg ; la Motte, à M. Bertron, négociant à la Flèche.

établ publ. Mairie, succursale. Bureau de poste aux lettres à la Flèche.

ARTHUISIÈRE, ou mieux ARTHUSIÈRE, ancien fief ou château, qui ne consiste aujourd’hui que dans une maison servant de ferme avec une tourelle hexagone au S., dans laquelle est l’escalier, situé sur le sommet du coteau de S.-Germain-du-Val, près la Flèche, à peu de distance à la droite de la route de Paris à Nantes. Cette maison, qui était autrefois enceinte de murs, n’offre plus d’intérêt que parce que la tradition en fait un rendez-vous de chasse, qui aurait dépendu du château de la Flèche, et appartenu à Henri IV ; et parce que S. Louis, marchant à la tête de son armée contre le duc de Bretagne, en 1230, y aurait séjourné plusieurs jours, et s’y serait amusé à chasser.

Ce château, comme on l’appelle, appartenait, à la fin du 13.e siècle ou au commencement du 14.e, à Guillaume Becquet, de la famille de S. Thomas de Cantorbery. Jacques de Maridort, de la famille des comtes de Warvic célèbres dans l’histoire d’Angleterre, se réfugia en France, à l’époque de la disgrâce de sa famille, et y ayant épousé Marie, fille unique de Guillaume Becquet, devint, par cette alliance,