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PRÉCIS HISTORIQUE,

charges publiques. Les familles curiales et celles des possesseurs formaient le second ordre : les premières étaient classées par décuries, avaient voix délibérative pour la nomination : du sénat inférieur, ou corps municipal ; les secondes, quoique composées de propriétaires de terres, n’avaient point entrée dans les assemblées de ce corps. Le troisième ordre, enfin, se composait des artisans, qu’Alexandre Sévère, vers le milieu du troisième siècle, classa par collèges ou corporations, collegia opificum.

Il existait deux sortes d’esclaves dans les Gaules, du tems des Romains. Les uns étaient attachés à la maison et à la personne de leur maître, qui les nourrissait ; les autres, à des terres qu’on leur donnait à cultiver, dont ils disposaient des fruits, moyennant la redevance d’un prix convenu : ceux-ci ne pouvaient ni quitter, ni aliéner le sol qu’ils labouraient ; c’était le servage de la glèbe que nous avons encore connu.

Les Druides, ou prêtres gaulois, pour lesquels les Romains affectèrent beaucoup de tolérance et de considération, conservèrent leur prééminence sur la nation. Entourés de respect et d’éclat, débarrassés de beaucoup d’austérités et de privations que leur imposait l’ancien culte, admis a faire partie du patriciat et de l’ordre équestre, parce que la plupart d’entre eux étaient tirés de la noblesse, peu à peu ils abandonnèrent les arbres, les pierres, les fontaines, les landes et les forêts, objets de leur culte et séjour de leurs grossières divinités, pour élever des temples et dresser des statues, ou à quelques-unes de ces mêmes divinités, ou à celles de la nombreuse théogonie des Romains.

Ainsi, après avoir proscrit les sacrifices humains, une adroite tolérance parvint à faire disparaître insensiblement le culte ancien dans la Gaule, et à y introduire le paganisme grec et romain. La civilisation, l’industrie, les mœurs et le luxe de Rome pénétrèrent peu à peu chez les Gaulois : des écoles, des cirques y des temples, des palais, furent édifiés,