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CDXXI
CINQUIÈME ÉPOQUE.

« M. Ogier, l’un des adjoints de la mairie, avait été délégué, tant par M. le préfet que par M. de Tascher, maire du Mans, pour aller recevoir ce corps en avant de la ville, avee une compagnie de la garde nationale et la musique. L’entrée s’est faite an bruit des plus vifs applaudissemens et avec le plus grand ordre. Peu après, M. d’Ambrugeac, à la tête de ses officiers, s’est rendu chez M. le préfet pour lui faire visite, et s’entendre avec lui sur les moyens de loger et de nourrir sa troupe, dont partie a été distribuée chez le habitans, et l’autre placée à la caserne de la Mission ; M. le préfet leur a rendu cette visite dans l’après-midi ; M. le comte d’Ambrugeac et ses officiers ont dîné à la préfecture.

« La ville du Mans, dont presque toutes les fenêtres étaient ornées de drapeaux blancs, parsemés de fleurs de lis et d’inscriptions en l’honneur des Bourbons, a retenti toute la journée des cris de Vive le Roi ! Elle semblait célébrer une fête de famille, après avoir recouvré un père vivement regretté et impatiemment attendu. L’enthousiasme qui éclatait de toutes parts n’excluait point le bon ordre et les témoignages d’un rapprochement sincère et d’une union fraternelle.

« M. le comte d’Ambrugeac, avant d’entrer au Mans, avait sévèrement défendu à ses subordonnés tout ce qui pouvait rappeler le moindre souvenir de partis qui ne doivent plus exister, et de ressentimens qu’il faut savoir sacrifier à la cause du Roi et au besoin de former de tous les français, un faisceau indissoluble autour du trône des Bourbons[1]. La

    établie, sans obstacle et de plein gré, par le préfet Lagarde aussitôt qu’il en eut reçu l’ordre. Sa lettre du 11 juillet, aux administrateurs ses subordonnés, publiée dans le Journal de la Sarthe du 12, prouve que ce préfet ne cessa ses fonctions et ne remit le pouvoir qui lui avait délégué, que dans les délais et avec toutes les formalités d’usage ; sans que le corps royaliste ait influé en rien dans la marche des choses à cet égard.

  1. M. d’Ambrugeac fut bien mal obéi, si ce n’est au Mans, du