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CDXVII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

D’un autre côté, l’acte fédératif des cinq départemens de la Bretagne, en faveur du gouvernement impérial, que plusieurs autres provinces imitèrent, ne le fut dans la Sarthe, que lorsque le gouvernement se fut emparé de ce moyen d’excitation contre les Bourbons, pour le généraliser et le diriger à son gré. Mais ces sortes de mesures, pour réussir, demandent à être libres et spontanées : prescrites par l’autorité, elles excitent une sorte de défiance et restent sans succès. C’est ce qui arriva dans la Sarthe, lorsque le préfet P. Lagarde, qu’on savait avoir blâmé cette mesure avant que le gouvernement lui prescrivit de l’appliquer à son département, essaya de créer un enthousiasme que le peu de confiance qu’inspirait son titre d’ancien directeur de police, et l’opinion qu’il avait manifestée d’abord, ne pouvaient faire naître.

Au surplus, ce n’était point dans l’Ouest et dans la Vendée, que le sort de la France devait être décidé ; et l’insurrection de cette contrée, ne pouvait être utile à la cause royale, que comme diversion, en occupant des troupes qui auraient grossi les armées impériales au nord, où devaient se passer de plus grands événemens. Aussi, malgré ses quatre corps d’armée, commandés par MM. d’Autichamp, de Sapinaud, Suzannet et Auguste de la Rochejaquelein, ayant pour chef d’état-major le lieutenant-général Canuel, l’armée royale de la Vendée fut-elle battue et obligée de faire sa soumission, le 28 juin, soumission préparée d’ailleurs par l’adresse du ministre de la police Fouché, qui avait décidé MM. de Malartic, de Flavigny et de la Brandière, à se rendre de Paris près de l’armée royaliste de la rive droite de la Loire, pour disposer les chefs à cette pacification.

Le corps royaliste de la Sarthe, malgré les prétendus succès qu’il exaltait dans ses proclamations, se vit bientôt contraint de suivre l’exemple des autres corps et d’accéder au traité de pacification, par une convention particulière, signée le

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