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CDXIII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

ouvrirait le lendemain l’accès de Paris aux alliés, cent jeunes royalistes prennent entre eux l’engagement, sous les auspices de l’amitié, de la religion et de la morale, de se réunir sur la place Louis XV, et de s’y déclarer pour les Bourbons. Nul d’entre eux ne connaissait encore les vues des hautes puissances ; et telle était l’incertitude à cet égard, que, dans la nuit même, M. de Semallé, commissaire de S. A. R. Monsieur comte d’Artois, fit partir M. de Douhet, gentilhomme, avec la mission expresse de percer les avant-postes de la ligne des alliés, pour chercher le comte de Langeron, et recevoir de ce général quelques lumières sur les intentions des souverains. M. de Douhet traversa la ligne et rapporta bientôt, qu’un mouvement royaliste était indispensable, pour fixer la détermination des puissances encore irrésolues.

« Plusieurs groupes s’étant formés sur les boulevards, on y vit figurer MM. de Gaucourt, Achille de Saint-Frère, Hyppolite de Malartic, Amédée et Jules de Maistre, Henri de Louvigny, de Courtemanche, Dusaillant, de Tolozan, de Fontenay, de Cormier, et un grand nombre d’autres royalistes, qui partout faisaient retentir les cris de Vivent les Bourbons ! A bas le tyran !

« Dans l’intervalle, le premier groupe, conduit par le comte Thibaut de Montmorency, était revenu sur ses pas vers la place Louis XV, sans avoir été grossi dans sa marche. Mais là, venaient se réunir plusieurs dames, telles que la vicomtesse de Chateaubriand, M.me de Vauvineux, M.me de Semallé, la comtesse de Choiseul, la princesse de Léon, d’autres encore qui excitaient les jeunes gens à se parer des couleurs royalistes, distribuant elles-mêmes des cocardes et des rubans, avec autant d’empressement que de grâces… Avec quelle sollicitude et quelle ardeur, elles propagèrent la cocarde royale ! Venait-elle à leur manquer, on leur voyait mettre en pièces aussitôt tout ce qui, dans leur parure,