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XIX
SECONDE ÉPOQUE.

lecteur à même de juger de mon assertion, on voit que César occupa toujours, de sa personne, le sud, Test et le centre des Gaules. S’il vint au nord quelquefois, ce ne fut que pour effectuer ses expéditions chez les Bretons d’outre mer ; s’il pénétra chez les Venètes, au fond de l’ouest, il suhit bien certainement la côte pour y arriver.

Il est vrai qu’un passage d’Hirlius Pensa, continuateur de César, dit, qu’ayant laissé M. Antoine dans le Beauvoisis, pour contenir les Belges, « César visita lui-même les autres nations, en exigea un plus grand nombre d’otages, et qu’étant arrivé chez les Carnutes (Chartres), il se fit livrer Guturvatus qui avait été le principal moteur de la révolte dernière. Ce fut delà que César se rendit au siège de Cahors, et passa ensuite dans l’Aquitaine, qui alors ne s’étendait pas en deçà de la Garonne. » Tout ce texte confirme mon opinion, que je crois inutile de développer plus longuement.

Il y a plus, c’est que la présence des troupes de César dans le Maine, n’est attestée que par un passage fort obscur, dans lequel sont accolés les Aulerces et les Lexoviens, et in Aulercis Lexoviisque ; ce qui semblerait plutôt indiquer les Aulerces Eburovices, que les Cénomans. Mais l’addition « et chez les autres peuples qui avaient pris part à la guerre (des Venètes) en dernier lieu, » semble il est vrai trancher la question. Ainsi, le Maine a dû posséder une portion des légions de César, pendant un hiver seulement. Où ses troupes étaient-elles campées ? c’est ce qu’on ignore totalement.

Lorsque César mit deux de ses légions en quartier d’hiver dans la Touraine, « pour tenir dans le devoir toute la contrée qui s’étend jusqu’à l’Océan, » on peut conjecturer que c’est de cette époque qu’a dû commencer ce système de campemens le long du Loir, que nous aurons occasion de rapporter dans nos articles de détail.