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CDV
CINQUIÈME ÉPOQUE.

an XII (18 mai 1804), qui confère la dignité d’Empereur des français à Napoléon Bonaparte, fut reçu dans la Sarthe avec la même bienveillance, et y obtint à-peu-près les mêmes suffrages, que celui qui lui avait accordé le consulat à vie. A l’exception d’un petit nombre d’hommes invariables dans leur opinion républicaine, et de quelques partisans de la famille des Bourbons, qui ne se prêtaient à aucunes concessions en matière de dynastie, le nouvel ordre de choses obtint l’assentiment général, comme un gage assuré de paix et de fixité. Cependant, quelques officiers municipaux de communes rurales eurent le courage, assez rare alors, de refuser le serment de fidélité à l’empereur[1], prescrit par le sénatus-consulte du 28 floréal, et, par conséquent, encoururent la destitution.

Cette époque de l’empire, pendant laquelle tant de gloire militaire fut acquise à la France et à son chef, qui vit son industrie et ses arts, prendre une marche ascendante devenue si rapide, n’offre aucun événement particulier à notre pays, qui mérite une mention particulière. Comme dans le reste de la France, des routes furent reparées et ouvertes dans la Sarthe ; des ponts, des aqueducs, des édifices publics construits ou embellis ; une ère de prospérité et de bonheur, dont cette contrée n’eût même pu concevoir l’espérance sous le Directoire, commença enfin pour elle, et ne fut troublée que par cette funeste conscription militaire, si dévorante, qui décimait sans cesse la jeunesse, mais dont le fléau était supporté plus ou moins patiemment, selon que les abus et les injustices qu’elle traînait à sa suite, étaient plus ou moins intolérables, et jusqu’à ce que, enfin, elle eût refroidi l’affection, diminué l’attachement des citoyens, pour le chef de l’état.

  1. Voir au Dictionnaire, les articles courcelles, montmirail, tronchet.