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CDI
CINQUIÈME ÉPOQUE.

dire d’un couple de lieues des limites de la Sarthe, pour suivre les royalistes dans la Mayenne, parce que cet événement complète en quelque sorte notre récit de l’invasion du Mans ; qu’il est en lui-même le plus extraordinaire de cette guerre ; et qu’il sert à faire juger de ce que peuvent des citoyens bien détermines, lorsqu’il s’agit de défendre et sa famille et ses foyers. Cet événement fut aussi le terme des exploits du comte de Bourmont dans le Maine, ce général ayant fait sa soumission au gouvernement consulaire, que nous allons voir bientôt succéder au Directoire, les derniers jours de janvier 1800, après qu’une de ses brigades, sous les ordres d’un de ses lieutenans, eut été battue à Meslay, entre Sablé et Laval, par le général Chabot.

Hédouville et Brune, qui avaient remplacé le général Hoche dans le commandement des armées de l’Ouest, animés du même esprit de sagesse, obtinrent enfin le succès que méritaient leurs efforts, et parvinrent à pacifier de nouveau cette malheureuse partie de la France ; mais le département de la Sarthe fut long-temps encore à ressentir complètement les bienfaits de cette pacification. Malgré la soumission des chefs de Bourmont, d’Autichamp, de Châtillon, qui adhérèrent à Angers, le 22 janvier 1800, à la convention de Montfaucon, une foule d’hommes sans aveu, sans moyens d’existence, pour qui la vie aventureuse dont ils ont contracté une longue habitude est devenue un besoin, continueront à se porter à tous les excès qu’entraîne, que commande ce genre de vie, rendront les communications peu sûres, arrêteront les voitures publiques, se livreront aux pillages, aux assassinats isolés ; jusqu’à ce que le mouvement continuel des colonnes mobiles soldées, composées des conscrits de la Sarthe, encore dispensés de fournir leur contingent aux armées, l’organisation et la bonne composition de la gendarmerie à pied, la fermeté des autorités, aient mis fin à ces désordres

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