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CCCXCVIII
PRÉCIS HISTORIQUE,

chargeaient seuls l’une de ces voitures. Le montant de leurs dévastations et spoliations, suivant un état qui en fut dressé après leur départ, se montait à près d’un million. Les soldats de l’armée royaliste, n’avaient point d’uniforme particulier ; les chefs seuls, dont un assez grand nombre portaient la croix de S.-Louis, étaient vêtus, pour la plupart, d’une espèce de veste à la hussarde, bordée de poil et ornée de ganse ou galon d’argent sur toutes les coutures : un panache blanc et une ceinture de soie de même couleur, servaient à les distinguer. Tous les soldats étaient armés de fusils de munition, quelques-uns de fusils à deux coups ; la plupart avaient des pistolets à leur ceinture. La cavalerie se composait de trois cents hommes au plus, bien montés.

Pendant leur séjour au Mans, les insurgés se firent remettre le drapeau de la 40.e resté dans le logement du chef de brigade Auvray, et le brûlèrent, avec la guillotine, et l’arbre de la liberté, abattu par eux la veille. Ils passèrent une revue à laquelle ils forcèrent la musique de la garde nationale d’assister, et, lors de l’évacuation de la ville, ils se firent précéder par cette même musique, qu’ils contraignirent à les accompagner pendant plusieurs lieues. Le soir même de cette évacuation, la ville fut occupée par un corps de dix-huit cents hommes de troupes républicaines. Des colonnes mobiles de gardes nationales et de conscrits y arrivèrent de tous les points du département. Les troupes, sous les ordres des généraux de brigade Digonet et Gilly, bivouaquèrent toute la nuit, et dès le point du jour se mirent à la poursuite des chouans, dont elles atteignirent une colonne à Parcé, la battirent et lui reprirent une des pièces de canon et une voiture de fusils emmenés du Mans ; une autre colonne, commandée par Mérille-Beauregard, fut atteinte quelques jours plus tard à Sillé-le-Guillaume, et forcée de se retirer sur la Chapelle-au-Riboul (Mayenne), où elle cacha