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XVI
PRÉCIS HISTORIQUE,

Gaulois ne se crurent pas vaincus. En effet, harassé sans cesse par un ennemi infatigable, César se retirait lentement vers la province romaine, lorsque Vercingetorix, trop impatient, l’attaqua dans sa retraite, fut défait par lui et obligé de se renfermer dans Alesia, qui fut bientôt investie par César.

A la nouvelle de cet échec les états de la Gaule, s’étant assemblés pour secourir Alesia, réglèrent qu’au lieu de faire prendre les armes à tous ceux qui étaient en état de les porter, et que, pour éviter le désordre et la confusion, chaque peuple fournirait un nombre de soldats déterminé. En conséquence, les Cénomans furent taxés à un contingent de cinq mille hommes ; et, ce qui peut faire juger de leur importance, comparativement avec celle de leurs voisins, c’est que les Turones le furent à huit mille, les Eburovices à trois mille. Mais il est probable que le contingent des Cénomans comprenait les Andes, les Arviens et les Diablintes, qui ne sont point énumérés ; de même que celui des Carnutes n’était que de douze mille hommes, réunis avec les Senones (Sens), les Sequaniens (Franche-Comté) ; les Bituriges (Berry) ; les Santones ( Saintonge ), et les Rutenes (Rouergue).

La défaite des Gaulois, sous Alesia, doit être regardée, ainsi que le fait César lui-même, comme le dernier effort important des Gaulois contre la puissance du peuple romain. En effet, la cavalerie romaine ayant été envoyée à la poursuite des vaincus, atteignit leur arrière-garde, en tua ou prit un grand nombre ; le reste se sauva chacun dans son pays.

La Gaule vaincue, terrassée par la force romaine et le génie de César, n’était pas soumise : elle espérait se relever un jour. Les chefs, désespérant de l’effet des grandes masses, adoptèrent une autre tactique pour triompher d’un ennemi dont l’expérience surmontait tous leurs efforts. Ce fut en divisant leurs forces, en les occupant à la fois sur divers points éloignés, qu’ils espérèrent diviser, inquiéter, fatiguer et vaincre les Romains.