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CCCLXI
CINQUIÈME ÉPOQUE.

nemens pour les disposer à la paix, ou pour les y maintenir.

D’un autre côté, le représentant du peuple Boursault, très-opposé aux mesures de pacification, et qui, ayant été en mission dans la Vendée, était rentré au sein de la convention, avait parlé avec peu de ménagement des chouans, dans une discussion qui s’était élevée dans l’assemblée le 7 mars. Coquereau, chef d’un des districts insurgés, crut devoir écrire au comité de Salut-Public, pour chercher à effacer l’impression défavorable qu’avait pu produire le discours de Boursault. « Demain, marquait-il, nous partons pour les districts de Châteauneuf, Baugé (Maine-et-Loire), Sablé et la Flèche (Sarthe) ; enfin, nous emploierons tous les moyens qui sont en notre pouvoir pour rétablir la tranquillité. Que le traité de la Vendée soit commun avec nous, et nous nous chargeons, ainsi que les vendéens, de la destruction de tous les voleurs qui ne se sont enrôlés avec nous que dans l’espoir du pillage[1]. Nous croyons devoir répondre à votre collègue Boursault, lorsqu’il nous compare à l’oiseau de nuit, que ce n’est pas delà que dérive le nom qui nous a été donné, mais bien des trois frères Chouan[2], contrebandiers et habitans des environs de Laval, premiers chefs de bande, qui n’eurent jamais d’autres motifs d’insurrection que ceux du pillage. Lorsqu’il vous dit que nous sortons à six heures du soir pour commettre nos massacres pendant la nuit, sans doute que c’est pour que vous ne soyez pas surpris qu’il ne nous ait pas rencontrés pendant le jour ; et certes, son collègue Bézard, en mission à Angers, ne vous dira pas la même chose. Nous lui dirons aussi qu’une partie des massacres qui nous sont

  1. Ceci est plus sincère, on en conviendra, que l’assertion de M. de Scépeaux, citée plus haut.
  2. Coquereau n’était pas fort sur l’histoire de son parti, puisqu’il ignorait que le véritable nom des frères Chouan était Cottereau, et que le premier n’était, comme nous l’avons dit, qu’un surnom dû à leurs habitudes nocturnes.