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PRÉCIS HISTORIQUE,

que vous formez dans la Vendée, ne soient un noyau d’armée, auquel viendront se réunir les brigands, lorsque l’idée de reprendre les armes leur passera par la tête ? » L’événement vint bientôt justifier ses soupçons.

Hoche, commandant en chef les forces de la république dans l’Ouest, avait pris des mesures pour assurer la tranquillité publique, en exécutant l’amnistie, et, selon les hommes instruits dans cette partie, « tous les conseils de la prudence, de l’humanité, et de l’art militaire, se trouvaient réunis dans ses instructions. » Cependant Dubois-Dubais, envoyé par la convention en mission dans les départemens de l’Orne et de la Sarthe, à peine arrivé à Alençon, loin du théâtre de la guerre, sait mieux que Hoche, ce qu’il faut faire, contrarie et contremande même toutes ses mesures, et écrit au comité de Salut-Public lettres sur lettres, pour blâmer la conduite et discréditer les dispositions du général. Celui-ci avait organisé des camps retranchés d’où partaient des colonnes mobiles pour faire des battues continuelles. « D’ailleurs, disait-il, je ne fais aucune disposition particulière, je donne dans mes instructions aux chefs de corps, les principes généraux relativement aux localités, après quoi, les officiers généraux agiront. » Dubois-Dubais, partisan du système des cantonnemens, prend le 21 février un arrêté tout contraire aux dispositions de Hoche. « Vu les nombreuses réclamations des communes dans lesquelles sont placés les cantonnemens ; vu qu’il est impossible que le général Hoche, de son quartier-général à Rennes ; puisse juger, etc. Arrête, vu l’urgence, que les troupes distribuées dans les différens cantonnemens de l’Orne et de la Sarthe, y resteront provisoirement. »

Le 2 mars 1795, Stofflet et plusieurs officiers de son armée, protestèrent contre la pacification. Quelques chefs de chouans, au contraire, qui, dans ce moment au moins, paraissaient être encore de bonne foi, parcouraient les différens canton-