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CCCLIX
CINQUIÈME ÉPOQUE.

toire loire de celle guerre sous le nom de Pacification de la Jaunais, du lieu où elle fut convenue entre les stipulans. Le même jour 17, les principaux chefs des chouans y adhérèrent, et successivement tous les autres chefs de corps. Parmi les officiers vendéens signataires de la soumission de la Jaunais, se trouvaient les noms de Charette, Sapinaud, Baudry, de la Robrie ; Stofflel, Trotouin, de la Ville de Baugé ; elc., Cormatin et Solilhac, de Scépeaux et autres chefs de chouans, la signèrent en même temps. D’autres chefs de ces derniers, notamment Coquereau, Turpin de Crissé et beaucoup d’autres y adhérèrent les jours suivans, ainsi que plusieurs qui souscrivirent sous les noms de Bataillon, Sans-Peur, Joli-Cœur, Monte-à-l’assaut[1], etc., noms et signatures qui ne pouvaient donner une grande idée de la sincérité et de la bonne foi de ceux qui s’en servaient.

En effet, cette prétendue soumission n’était qu’une ruse pour obtenir une trêve, se recruter et s’approvisionner pendant quelque temps ; et le quatrième arrêté rendu par les représentans du peuple, pour remplir les stipulations convenues, lequel créait une garde territoriale de deux mille hommes, à l’effet de veiller au rétablissement du bon ordre et d’assurer l’existence des gens sans asile et sans aveu, devait être, au contraire, une source d’abus et de désordre. Aussi, la demande que firent les chefs insurgés d’une mesure semblable, n’était-elle qu’un piège dans lequel des hommes sages ou plus avisés n’auraient pas du tomber. Hoche était loin d’approuver cette mesure. « Ne craignez-vous pas, écrivait-il au représentant Bollet à Nantes, que les gardes territoriales

  1. Les chefs de bandes du moyen âge, dont nous avons parlé pages cx et cxi, prenaient des noms du même genre. On voyait parmi eux ver-luisant, sans-mentir, la verdure, beau-déduit, bonne-querelle, etc. Ces sobriquets étaient aussi en vogue parmi les valets et les écuyers des gros châteaux. L’usage s’en était même introduit dans nos troupes, avant la révolution.