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XIII
SECONDE ÉPOQUE.

et fit perdre la vie à un autre million ; guerre enfin, dont les succès doivent être attribués à quatre causes différentes : la division extrême des peuplades et le peu d’union qui régnait entr’elles ; la supériorité de la tactique romaine, la bravoure étant égale des deux côtés ; le soin particulier que prit César d’étudier les mœurs du peuple qu’il voulait soumettre ; enfin, et par dessus tout peut-être, la supériorité du génie de ce grand conquérant. C’est celte supériorité du génie de César, qui faisait dire à un historien romain, en retraçant les détails de sa victoire d’Alésia, dans laquelle assiégeant une armée formidable, il était lui-même assiégé par plus de trois cent mille Gaulois : « Il semble au-dessus d’un mortel d’oser former une telle entreprise ; il n’appartient qu’à un Dieu de l’avoir achevée. »

Dans cette guerre, dont nous ne pouvons retracer les détails, voyons quelle part prirent les Aulerces Cénomans ; quelles traces les Romains ont laissées à cette époque dans notre pays. César, après avoir terminé sa première campagne dans les Gaules par la défaite des Aduatuci (ceux de Namur), envoya Crassus dans l’Armorique, avec une seule légion, qui suffit pour ranger les nations sous son obéissance. Parmi les peuples qui se soumirent à ses loix, dont il fait l’énumération, on trouve le nom générique d’Aulerces, avec leurs voisins les Andes, les Carnutes et les Turones.

La révolte des Venètes (habitans de Vannes) contre Crassus, lieutenant de César, fut le signal de l’insurrection générale des Armoriques. Les Cénomans, les Eburovices et les Lexoviens (Lisieux), égorgèrent leurs Sénateurs qui s’opposaient à la guerre, et abandonnèrent tout pour aller se ranger sous les ordres de Viridorix, le chef des Unelli (peuples du Cotentin), qui s’était mis à la tête de l’insurrection.

La défaite des Venètes, dont Décius Brutus détruisit la