Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/368

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CCCXLIV
PRÉCIS HISTORIQUE,

votre patrie, y était-il dit, hâtez-vous d’exterminer les débris de ces brigands assassins ; levez-vous, foncez sur eux avec toutes les armes dont vous pouvez vous munir ; que le mouvement soit subit et l’indignation générale… — 1. Il est enjoint à toutes les municipalités d’appeler aux armes les citoyens, pour courir sur les brigands dispersés, qui se répandent dans les campagnes et les ravagent. — 2. Les communes qui réfuseraient de déférer à cet appel, seront regardées comme en état de rébellion et traitées comme telles. — 3. Les citoyens qui auront retiré chez eux quelques-uns des brigands ou favorisé leur évasion, de quelques manières que ce soit, seront traduits devant la commission révolutionnaire la plus prochaine, pour y être jugés comme complices des rebelles. — 4. Les officiers municipaux imprimeront, de commune en commune, le mouvement général d’insurrection contre les brigands ; et dans celles où il se trouve des bois, il s’y fera des battues, pour y poursuivre, tant de jour que de nuit, les brigands qui s’y seraient réfugiés. — 5. Les officiers municipaux veilleront également à ce que toutes les subsistances soient dérobées aux recherches des rebelles ; et s’ils se réunissaient en trop grand nombre, pour que la paroisse pût leur résister, il est enjoint à ces mêmes officiers municipaux, d’envoyer sur-le-champ des émissaires secrets dans les communes environnantes, pour faire sonner le tocsin, les réunir, et venir munis de toutes armes, au secours de la commune attaquée. »

Ainsi, cette chasse donnée aux débris de l’armée royaliste par les habitans des campagnes, n’était point de leur part l’effet d’un zèle spontané, comme certains jeunes publicistes, qui n’ont point vu cette époque et n’en ont point lu l’histoire, le prétendent ; mais bien le résultat d’un ordre impératif, auquel il y avait du danger à ne pas obéir.

1794. — Cette ardeur du représentant Garnier, ne semble pas devoir laisser de doute sur la pureté et la franchise de son