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CCCXIII
CINQUIÈME ÉPOQUE.

en chef de l’armée et Slofflet major-général ; le jeune prince de Talmont eût le commandement de la cavalerie. On appelait cette armée la grande armée vendéenne ; celle de Charrette se nommait la petite. Ce chef, dont la position plus rapprochée de Nantes et de la mer, était plus tenable, refusa de se joindre à la première, avec les chefs de laquelle il était rarement en bonne intelligence ; il continua à rester dans le pays.

D’Ancenis, où elle avait passé la Loire, la grande armée vendéenne se porta les 19 et 20 octobre à Ingrande, et de là, par Candé, Segré et Craon, se rendit à Château-Gontier où elle battit les forces républicaines rassemblées sur ce point. Le soir du 22 octobre, les royalistes remontant au nord, se dirigent sur Laval que le prince de Talmont, ancien comte et seigneur de cette ville, leur représentait comme une seconde Vendée, et s’en emparent après une vive mais courte résistance. Mais bientôt l’armée républicaine est à leur suite ; les débris de cette valeureuse garnison de Mayence, qui seule, avait commencé leur défaite dans la Vendée, les avait forcé à passer la Loire et à s’expatrier, en forme l’avant-garde au nombre quatre mille hommes, sous les ordres de Westermann. Le général Léchelle paraît à la suite, à la tête de vingt-cinq mille hommes ; Larochejaquelein les attaque et les bat à Entrammes, par l’ineptie de Léchelle qui, de fautes en fautes, occasionne l’anéantissement presque entier, ou du moins la défaite complète de son armée, poursuivie et sans cesse attaquée dans sa fuite, jusqu’à Château-Gontier et à Craon. La retraite de cette ville sur la route de Nantes, est protégée avec ordre et courage, par un détachement de la gendarmerie de la Sarthe à la tête de laquelle se font distinguer plusieurs de ses officiers, MM. Clouet, Philippon et Pillerault.

De Laval, où elle séjourna dix jours, l’armée vendéenne se porte à marches forcées sur Granville, par Mayenne et