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V
PREMIÈRE ÉPOQUE.

suprême commandement des peuples de la Celtique. Voulant occuper au loin l’activité de ces peuples, dont la population croissante, et la turbulence naturelle, excitaient l’esprit de sédition, il leur proposa la conquête du midi et de l’orient comme un appât à leur ambition. Méprisant le travail et la culture, des expéditions lointaines offraient un moyen d’écoulement à leurs nombreux essaims, et dans la guerre et le pillage, des ressources pour leur existence, qui allaient leur manquer dans leur propre pays. La proposition d’Ambigat ne pouvait donc qu’être agréable à des peuples entreprenans, inquiets et valeureux ; elle devait être acceptée par eux avec enthousiasme, et elle le fut en effet. A sa voix, trois cent mille guerriers se réunissent sous les ordres de ses neveux, Sigovèse et Bellovèse, qui partagent en deux armées égales leurs nombreux guerriers, et tirent au sort les contrées sur lesquelles ils doivent se précipiter. Sigovèse, tournant à l’orient, traverse le Rhin et la foret d’Hercynie, porte la terreur dans toute la Germanie, et fonde de puissantes colonies en Bavière, en Bohême et en Pannonie. Bellovèse se dirige vers le midi, suivi de sept nations principales, dont celle des Aulerces, qui comprenait les Cénomans, les Eburovices, et les autres petites peuplades que nous avons dit leur être réunies. Après avoir donné des secours aux Marseillais, il franchit les Alpes le premier par le détroit des Tauriniens, entre en Italie, remporte une victoire sur les Etrusques près les bords du Tésin, soumet le nord de l’Italie et toute la contrée située entre les Alpes, le Rubicon, la mer et les Appennins, pays qui reçut le nom de Cisalpine, et dans lequel il fonda les villes de Côme, Vérone, Brescia, Padoue, Bergame, Vicence et Milan.

Les tribus Gauloises se partagèrent ces contrées, y devinrent nombreuses et puissantes, sous les noms différens de Cénomaniens, d’Insubriens, de Boyens, de Lingons et de Sénonois. Un petit village près de Manloue 1 Andes, devenu