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CCLIX
QUATRIÈME ÉPOQUE.

cantons, particulièrement dans celui de Lucé ; et en 1788, aux environs de Saint-Calais. Les médecins Vétillard du Ribert du Mans, Th. D. Verdier de la Ferté-Bernard, et plusieurs autres, furent chargés par le gouvernement de donner des soins aux malades à ces différentes époques. Le premier a trouvé des historiens[1] pour louer son talent et son zèle philantropique ; on ne nous blâmera pas, sans doute, de relever le silence gardé sur le second, praticien non moins courageux, ni moins habile peut-être, qui fournit à la Société Royale de Médecine dont il était membre, un grand nombre de mémoires, sur toutes celles de ces épidémies qu’il eût occasion d’observer[2].

A toutes ces calamités, il faut ajouter encore la charge des gens de guerre et leur licence, autre fléau non moins difficile à réprimer alors. Les troupes qui occupèrent la ville du Mans en 1636, se livraient à mille excès dans les campagnes où les officiers eux-mêmes exigeaient des contributions des paysans, et exerçaient à leur égard des violences qui les désespéraient. L’évêque de Beaumanoir en ayant porté ses plaintes au roi, obtint des défenses expresses, d’exiger rien au-delà de ce qui était prescrit par las réglemens ; et le gouverneur de la province, le duc de Trêmes, fut investi de pouvoirs suffisans pour réprimer les chefs. En 1638, une garnison de mille Irlandais ayant été placée au Mans, le clergé qu’on voulut forcer à supporter sa part de cette charge, obtint un arrêt du conseil qui l’en dispensa.

La réformation du calendrier, proposée par le pape Grégoire XIII, en 1582, n’avait point été admise par les protestans, qui s’y conformèrent enfin en 1689, à la réserve de l’Angleterre, de la Suède et du Danemarck, qui différèrent cette adoption jusqu’en 1752 : la différence du nouveau style à l’ancien, qui est de dix jours, se remarque encore dans la

  1. P. Renouard, Ess. hist. sur le Maine, t. ii, p. 204.
  2. Voir ces articles à la Biographie.