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QUATRIÈME ÉPOQUE.

le libertinage, au lieu d’en profiter, sont retournés à leur vomissement (sic) et font bien connaître par leurs manières, qu’ils couvent dans leurs cœurs un esprit de rébellion tel qu’il a toujours été, et qu’ils n’attendent qu’une occasion favorable telle qu’ils l’espèrent, pour la faire éclore. »

Un pareil texte n’a pas besoin de commentaires ; mais il rend mal les circonstances d’un événement d’un si grand intérêt, et tel qu’il n’en est aucun autre dans notre histoire, qui puisse lui être comparé. Voici comment l’auteur de l’Esprit de la Ligue, que certes on n’accusera pas d’être un écrivain passionné ni un trop hardi penseur, fait connaître les circonstances et les suites de cette révocation. Nous sommes bien réduits à nous servir du texte des autres, puisqu’une susceptibilité extrême, de la part du public, nous interdit de hasarder les réflexions les plus simples et les plus naturelles, sous peine d’être accusé d’esprit de parti, accusation que nous sommes bien loin assurément de chercher à mériter.

« Tout ce que la cour, sous Louis XIV, put imaginer pour faire des prosélites à la religion catholique fut employé : faveurs aux nouveaux convertis ; exemptions de taille, tutelles, contributions et sujétions de toute espèce ; surséances pour le paiement des dettes ; affranchissement, même du pouvoir paternel, et permission de se marier sans le consentement de parens calvinistes ; préférences pour l’admission aux charges et aux emplois, dans la robe, la finance et le commerce, et jusqu’aux grades militaires.

« À ces privilèges, pour les nouveaux convertis, succédèrent les exclusions pour ceux qui persistaient. On se contenta d’abord de défendre qu’ils fussent admis à aucunes fonctions publiques, municipales, judiciaires, doctrinales et même mécaniques. Ensuite on ordonna à ceux qui y avaient été admis auparavant, d’y renoncer. Ainsi, ils furent exclus des corps de métiers, des maîtrises, des apprentissages, du barreau, et il ne leur fut plus permis d’être sergens, recors,