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QUATRIÈME ÉPOQUE.

qu’à Morannes, protester de leur fidélité, le maréchal ne passa pas plus avant.

Des lettres écrites de Montdoubleau, à un gentilhomme de Vendôme, alors en Poitou, fournissent des détails, d’autant plus curieux qu’ils sont plus rares, sur ce qui se passa alors dans le pays. Les troupes de l’armée du roi et de celle des princes, ne ménageaient pas plus les uns que les autres, les malheureux citoyens : ce fut surtout le Perche, le Vendômois, une portion du Haut-Anjou, et la partie du Maine, située entre le Loir et la capitale de cette dernière province, qui furent le plus exposés, non-seulement aux exactions des gens de guerre, mais aussi aux excès d’une foule de voleurs, de pillards, de gens sans aveu, qui profitaient de cette occasion de troubles, pour se livrer à des excès. « Je vous apprendrai, est-il dit dans une des lettres dont je viens de parler, du 27 mars 1652, que l’armée du roi, qui a passé entre Vendôme et Blois, et celle de MM. les princes, qui a passé et repassé par ces quartiers, allant au Mans, pour devoir secourir Angers, où ils allaient après la mort le médecin, et s’en retournant en Beauce, ont entièrement tout ruiné par où ils ont passé, volé, pillé et violé, sans acception de personnes, à l’exception de cette baronnie (Montdoubleau), qui a été entièrement conservée par M. de Beaufort. M. de Vibraye en a reçu bien du déplaisir, les troupes ayant logé jusqu’à sa porte. Le Perche a beaucoup souffert, ils en ont emmené la plupart des cavales. Toute la noblesse se fortifiant en ses maisons, j’ai fait faire ce que l’on a cru nécessaire pour la défense de la vôtre. L’armée du roi, dans le Vendômois et le Blaisois, a tout mis à l’interdit, sans exception : les officiers du roi même n’ont pas été exceptés ; M. de Bezé et son voisinage, ont passé par la même rigueur ; M. de Bische et ses voisins, sont demeurés prisonniers ; et M. de Baposme tué, en voulant défendre sa famille ; enfin, il ne se peut exprimer les cruautés qui y ont été faites : il n’y a que huit jours que la paroisse de