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PRÉCIS HISTORIQUE,

se rendirent à Suresne où l’entrevue commença le 29 d’avril. Ces conférences n’eurent d’autre résultat que de faire de nouveaux partisans au roi, parmi les commissaires ; mais Henri IV, voulant forcer Paris à la soumission, alla s’emparer de Dreux, le seul grenier qui restât à la capitale pour son approvisionnement, ce qui força la Ligue d’accepter une trêve : il fit déclarer en même temps, dans les conférences de Suresne, qu’il avait choisi le 20 juillet suivant pour faire son abjuration.

Le roi, voyant combien il était nécessaire de profiter de l’ébranlement causé par ces diverses circonstances, et des bonnes dispositions où se trouvait le peuple à son égard, convoque à Mantes une assemblée des personnes les plus marquantes dans son parti, sous le motif de se faire instruire dans la religion catholique, afin que son abjuration parut d’autant plus sincère qu’elle serait faite avec moins de légèreté. Aucun historien n’a donné la circulaire qui fut envoyée pour cette convocation ; nous sommes heureux d’avoir pu nous procurer cette pièce intéressante, dans le chartrier du château de Bonnétable, où nous l’avons copiée sur l’original adressé au prince de Conti, parent du roi, l’un ses principaux lieutenans, alors propriétaire de ce château[1] : on trouvera dans cette copie, quelques mots qu’il nous a été impossible

  1. Mes propres recherches et celles qu’à bien voulu faire, à ma prière, M. Thiébaut de Berneaud, l’un des conservateurs de la bibliothèque des Quatre-Nations, non-seulement à cette bibliothèque, mais aussi à celle de la rue de Richelieu, m’ont fait acquérir la presque certitude que cette pièce, extrêmement curieuse, n’avait été imprimée ni par les historiens, ni dans les mémoires et correspondances de l’époque, et qu’elle ne se trouve point dans les cartons de la bibliothèque du roi, qui renferment un bon nombre d’autographes de Henri IV et de lettres sorties de sa chancellerie, comme est celle-ci. On ne trouve rien, non plus, qui ait rapport à la convocation dont il s’agit dans cette circulaire, si ce n’est dans les mémoires de Sully, mais sans indication précise de dates, et sans qu’il y soit donné une idée du texte.