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CCXIII
QUATRIÈME ÉPOQUE.

commandés par Eustache de Bellay, lesquels y perdirent huit cents des leurs ; et la soumission du château de Lassai dont Montaterre s’empara ensuite. Peut-être est-ce aussi à cette année 1590, qu’il faut rapporter la prise du château de Courtœuvre, dans la paroisse de Villaine-la-Juhée, qui fut pillé et brûlé, et dont le propriétaire Pierre Vasse, seigneur de Courtœuvre, fut emmené prisonnier à Château-Gontier où il mourut ; pourquoi le capitaine ligueur qui s’empara de ce château fut décapité à Paris, par arrêt du parlement. C’est peut-être aussi à la même époque qu’il faut placer le fait rapporté dans la satire Ménippée, que « le régiment de Commeronde, composé de sept à huit cents hommes, après avoir parcouru et pillé tout l’Anjou et le comté de Laval, se logea sur la fin du mois d’avril, dans le bourg d’Arquénai, dont était seigneur un membre de la famille d’Angennes de Rambouillet ; qu’il y pilla l’église, y fit un meurtre et une infinité d’autres sacrilèges ; emporta les chapes, les bannières et les reliquaires, qu’il vendit aux religieux de l’abbaye d’Evron ; les calices, burettes et la croix d’argent, à ceux de Vaiges ; ce qui interrompit le service divin pendant quelque temps. »

1591 et 1592. — Le pape Grégoire XIV, second successeur de Sixte-Quint, fait publier en France des lettres monitoriales contre Henri IV qui, de son côté, renouvelle les édits de pacification en faveur des protestans.

Deux manceaux se distinguent dans les différentes actions qui ont lieu autour de Paris, Beaumanoir de Lavardin, chargé par le roi de la défense de Saint-Denis ; et le comte de Belin, à qui le duc de Nemours, avant de se rendre dans son gouvernement du Lionnais, laisse le commandement de la capitale, et qui, par ses sages dispositions, rendit inutile la tentative que fit le roi pour s’emparer de la porte Saint-Honoré, affaire connue dans l’histoire de cette époque sous le nom de Journée des farines, à cause d’un incident qui y eut lieu.