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CCXI
QUATRIÈME ÉPOQUE.

du roi, avec un corps nombreux : de gentilshommes du pays, lorsqu’il reçut du prince de Conti, chargé par Henri IV du commandement de ses armes dans le Limousin, le Poitou, la Touraine, le Maine, le Berri, le Blaisois, l’Anjou, le Vendômois, le Perche et le Dunois, l’avis que Lansac marchait de nouveau sur le Maine, à la tête d’un corps de deux mille cinq cents hommes de pied et de deux cents cavaliers de l’armée du duc de Mercœur. En effet, Lansac se présente devant Mayenne et s’empare de cette ville le 5 avril, à l’aide des intelligences qu’il y avait ménagées : le gouverneur de la place, en l’absence de l’Estelle, se retire dans le château, résolu de le défendre jusqu’à la dernière extrémité. De l’Estelle, revenu sur ses pas, se porte à Lassai et réussit à faire entrer un léger secours dans le château de Mayenne ; il est bientôt joint par de Hertré, gouverneur d’Alençon. Informé que le gouverneur du Mont-Saint-Michel amenait un renfort à Lansac, qui se disposait à se retirer, l’Estelle et Hertré le préviennent et font engager le combat par Gilbert de Loré, un descendant du fameux capitaine de ce nom sous Charles VII. De l’Estelle fait attaquer le château, par Hertré et par Montaterre ; lui-même, après avoir forcé quelques barricades, où il essuya un feu très-vif, entre dans la ville qui était ouverte ; il y trouve Lansac, en bataille sur la place, avec un gros de cavalerie, ayant sur sa droite un fort bataillon de deux mille hommes ; charge la cavalerie qu’il renverse, attaque ensuite l’infanterie qu’il rompt sans beaucoup de résistance ; mais Lansac rallie ses troupes hors de la ville où il se dispose à tenir ferme. De l’Estelle après avoir été rejoint par Hertré et par Montaterre, qui venaient de mettre en fuite tout ce qu’ils avaient eu en tête, sort de la ville, attaque et défait de nouveau Lansac : celui-ci rassemble les débris de sa petite armée, à une lieue de-là, sur la chaussée d’un étang ; il y est rencontré et mis tout-à-fait en déroute par Brandelis de Champagne, marquis de Villaine, qui venait renforcer de