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CCI
QUATRIÈME ÉPOQUE.

sujet, et se terminaient sans autre résultat que beaucoup d’animosité. Les bourgeois montaient la garde ; on prenait une foule de résolutions, souvent contradictoires ; on ordonna, notamment, de porter à l’hôtel-de-ville, de tous les faubourgs de la ville et de la banlieue, les échelles que possédaient les particuliers ; et quatre gentilshommes des plus marquans et des plus braves de la province, furent appelés dans la place pour la défendre. Cependant la Ligue parvint à s’y emparer de l’autorité ; la porte du Pont-Neuf ayant été ouverte par ceux de ce parti, à un gentilhomme appelé la Molte-Ferrand, celui-ci y entra à la tête des troupes de la Sainte-Union : Philippe d’Angennes, sieur de Fargis, commandant pour le roi dans la province, resta maître du château.

L’année 1588, est signalée par un nouveau traité de paix signé à Rouen, traité honteux pour la royauté, et dont l’objet principal était d’empêcher que la couronne ne tombât entre les mains d’un prince protestant. Les états s’assemblent de nouveau à Blois : Henri duc de Guise, surnommé le Balafré, y est assassiné le 23 décembre, par ordre du roi Henri III et dans ses appartemens ; le cardinal son frère éprouve le même sort le lendemain. Le roi envoie l’évêque du Mans Claude d’Angennes, auprès du pape, afin d’excuser cet attentat, en cherchant à le justifier : ce prélat, bien digne de soutenir une meilleure cause, ne réussit pas dans sa mission.

Catherine de Médicis, cette femme d’un esprit turbulent et despotique, à qui aucun crime ne coûtait pour parvenir à son but, épouse et mère de quatre rois qu’elle avait cherché à dominer, meurt à Blois le 5 janvier suivant, en recommandant à son fils Henri III, de se réconcilier avec le roi de Navarre.

Plusieurs Manceaux jouèrent un rôle trop remarquable dans les événemens de cette malheureuse époque, pour que nous n’en fassions pas mention ici : ce sont Jean-François Faudoas, comte de Belin et d’Averton, gouverneur de Paris