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CXCIX
QUATRIÈME ÉPOQUE.

tenues. Mais une sixième paix est signée en 1580, paix que l’on considère comme si peu sincère, que les hostilités ne sont point arrêtées en Guyenne, où le roi de Navarre prend la ville de Cahors. Nous omettons les évenemens des deux années suivantes, pour arriver aux plus importans.

1583 — Un de ceux de ce genre qu’on ne peut passer sous silence, est celui qui rapproche du trône le roi de Navarre, chef de la maison de Bourbon. Les états de Hollande, mécontents contre le roi d’Espagne, défèrent la souveraineté des Pays-Bays à François duc d’Anjou et d’Alençon, à l'exclusion de Philippe II, qu’ils en déclarent déchu ; mais la conclusion maladroite du duc d’Anjou envers ses nouveaux sujets, et son inhabilité dans les affaires, l’ayant forcé de revenir en France, il y est empoisonné et meurt à l’âge de trente ans. Par cette mort, Henri de Navarre se trouve le plus proche héritier de la couronne, son oncle Charles de Bourbon étant dans les ordres : cet évènement sert de prétexte au duc de Guise pour faire éclater la Ligue, dont il devint le chef, sous le motif d’écarter du trône un prince sépare de l’église catholique.

Nous ne pouvons suivre pas à pas les progrès de cette dangereuse et perfide association ; faire connaitre en détail ses excès, la conduite des divers chefs de ce parti, la marche des armées ; nous avons hâte d’arriver à l’année 1589, la seule sur laquelle, depuis 1576, nous avons quelques documens relatifs à notre pays : jusques-là nous ne pouvons que tracer brièvement les principaux linéamens de ce drame, afin de n’en pas laisser perdre le fil.

1584. — Henri III qui commençait à s’apercevoir combien les prétentions des ligueurs étaient contraires à son autorité, députe vers le roi de Navarre, pour l’engager à changer de religion et à s’unir à lui. Mais Catherine de Médicis qui redoute cette alliance, dans la crainte qu’elle n'affaiblisse son autorité, favorise la maison de Lorraine, dans l’intérêt des