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CXCVIII
PRÉCIS HISTORIQUE,

fait suspendre l’exécution, jusqu’à ce que son neveu Henri fut en âge d’y prendre part : la mort du prélat, n’empêcha pas ce dernier de donner suite à ce projet.

Aux états de Blois de l’année 1576, Philippe Taron, sieur de la Groye, député de l’ordre du Tiers-Etat du Maine, fit des remontrances au roi sur les désordres commis l’année précédente, par les gens de guerre en garnison dans la ville du Mans, et obtint la permission d’en faire informer ; mais, à la sollicitation des sieurs Dangeau et de Bussy, commandants de ces troupes, le duc d’Anjou menaça de toute son indignation les habitans, s’ils passaient outre à cette information : le duc vint au Mans peu de temps après, suivi de ces deux favoris, et y resta une douzaine de jours, après quoi il se rendit à Alençon.

1577. — Henri III, malgré quelques succès obtenus contre les protestans, leur accorde une nouvelle paix, moins favorable pour eux que la précédente. Il déclare, dans l’édit de pacification qui y est relatif, qu’il le donne « en attendant qu’il plaise à Dieu de lui faire la grâce, par le moyen d’un bon, libre et légitime concile, de réunir tous ses sujets à l’église catholique. » Et ce qui est plus remarquable encore, c’est l’article 37 de cet édit, ainsi conçu : « Défendons de faire aucunes processions, tant à cause de la mort de feu notre cousin le prince de Condé (tué à Jarnac en 1569), que de ce qui advint le jour de Saint-Barthélemi 1572, et autres actes qui pourraient ramener la mémoire des troubles. » Ce qui prouve, dit Hénault, qu’il y avait eu des processions établies en mémoire de ces deux événemens.

1579 — 1580. — Le roi de Navarre, celui de tous les chefs du parti calviniste qui s’était prêté le plus volontiers à la dernière paix, conclue à Poitiers, fut aussi le premier à reprendre les armes, sous le motif que les promesses faites à son parti, à Nérac, au commencement de cette année, en interprétation du dernier édit de pacification, n’étaient point