Page:Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, Tome I - Julien Remy Pesche.djvu/215

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CXCI
QUATRIÈME ÉPOQUE.

de l’évêque, dont l’humeur, toujours belliqueuse, le portait à poursuivre à outrance les hérétiques à Montfort, au Pont-de-Gennes, à Saint-Mars-la-Bruyère et lieux circonvoisins. On confie la garde du château aux chanoines, qui l’acceptent, mais qui refusent celle des fontaines de la ville, postes où ils auraient été plus exposés. On les taxe, pour contribuer à la défense commune et à la solde de la garnison ; deux chanoines font la ronde avec quelques officiers des troupes, pour visiter les postes, s’assurer de la diligence des gardes, entretenir un drapeau blanc sur la tour de Saint-Julien, etc. ; enfin, un édit du roi, ordonnant la confiscation des biens des hérétiques, est mis à exécution dans la province, tandis que la victoire reste indécise en quelque sorte, à la suite de la bataille de Saint-Denis, entre les catholiques et les protestans ; bataille où le célèbre connétable Anne de Montmorency fut blessé à mort.

1568. — La paix fut encore une fois rétablie, mais ne dura que six mois, ce qui lui fit donner le nom de la petite paix : elle confirmait l’édit de pacification du mois de mars 1563. Depuis cette époque jusqu’à l’année 1672, tristement célèbre dans les annales de la France, par la sanglante journée de la Saint-Barthélemy, les événemens arrivés dans le Maine sont peu connus. On ne sait rien de ce qui s’y passa, que la reprise sur les calvinistes du château fort de Lassai, en 1569 ; et la bonne contenance que fit à Laval Paul de Coligny, neveu de l’amiral, qui, étant comte de cette ville, la maintint seule de toutes celles du Maine, au pouvoir des réformés.

L’évêque Charles d’Angennes, envoyé à Rome par Charles IX, pour faire agréer au pape les motifs qui l’avaient décidé à conclure la paix, ne reparut plus dans la province ; et l’on serait tenté d’attribuer à son absence la paix dont on paraît y avoir joui, si l’on en juge sur ce que les pages de l’histoire d’un pays qui offrent le plus d’intérêt, étant souvent