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PRÉCIS HISTORIQUE,

acquitter les fondations qu’avait faites dans l’église de S. Julien, Louis de Bourbon son aïeul,

1499. — Anne de Bretagne, devenue veuve par la mort de Charles VIII, s’était retirée de la cour pendant que le duc d’Orléans, devenu roi sous le nom de Louis XII, sollicitait du pape Alexandre VI la dissolution de son mariage avec Jeanne fille de Louis XI, dans l’intention d’épouser la veuve du roi défunt. Un amour réciproque mal éteint, l’intérêt du royaume pour lequel une nouvelle séparation de la Bretagne pouvait être encore une source de guerres, justifiaient s’ils ne légitimaient cette séparation. Anne retournant à Paris pour son nouveau mariage, passa par le Mans, s’y arrêta et fut remercier Dieu dans l’église de S.-Julien d’un événement qui, en accomplissant ses désirs, était également heureux pour la province du Maine, toujours rudement froissée des collisions qui avaient lieu depuis si long-temps entre les deux états.

1508. — C’est sous le règne de Louis XII, et par les ordres de ce roi, le père du Peuple, que les coutumes des différentes provinces de France furent mises par écrit. Celle du Mans fut rédigée par le président Baillet et Jean le Lièvre, conseiller au parlement ; soumise à l’examen de trois ordres de la province, dans une assemblée où chacun des assistans eut la liberté de faire insérer au procès-verbal ses observations et protestations, pour la conservation de ses droits ; elle fut promulguée le 8 octobre 1508.

1533. — Plus de quarante années de paix venaient de reposer le Maine, lorsque l’hérésie de Calvin commença à y pénétrer et à y jeter les germes des dissentions qui amenèrent de si funestes calamités. Mais pendant cette période, à peine se trouva-t-il quelques instans pour le bonheur. Une de ces maladies épidémiques si fréquentes dans le moyen âge, toujours appelées du nom de peste dans ces temps d’ignorance, y fit de grands ravages en 1484, pendant quatre mois qu’elle dura ; et se renouvela l’année suivante avec une nouvelle intensité.