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CLII
PRÉCIS HISTORIQUE,

en Europe, et d’y être un les divertissemens les plus recherchés, qu’après la mort de Henri II, qui fut tué dans un carrousel à Paris en 1559. Charles V rendit une Ordonnance qui, en défendant les jeux de hasard, excitait à ceux d’adresse et de force, tels que l’arc, l’arbalêtre, etc. Mais, par un contraste qui prouve bien le peu d’estime que l’on faisait alors de tout ce qui n’avait pas en ce genre un but guerrier, en proscrivant les jeux de dez il range dans la même cathégorie ceux de tables (dames), de palmes (paulme), de quilles, de pallet, de billes (billard), propre à exercer et à assouplir le corps des jeunes gens.

Ce qui valait beaucoup mieux, était la défense faite par S. Louis, en 1260, des duels ou gages de bataille dans ses domaines, auxquels il substitua la preuve par témoins ; mais il ne se croyait pas plus le droit de les interdire à ses vassaux, que lui et ses prédécesseurs et successeurs ne se crurent celui de les forcer à l’abolition de la servitude, car, comme le dit Beaumanoir dans sa Pratique, « li saint roi Lovis les osta de sa court, si ne les osta pas de la court à ses barons. » Ce fut Philippe-le-Bel qui, quarante-cinq ans plus tard, défendit les duels absolument, en matière civile. On trouve la mention des Parlements, comme tribunaux supérieurs, in maximo tribunali, dès l’année 1294, Philippe-le-Bel rendit sédentaire celui de Paris et jugeant qu’il ne pouvait suffire à l’étendue de son ressort, en créa un autre à Toulouse. « Les anciens monumens de notre histoire, dit le président Hénault, prouvent qu’il faut distinguer la cour de justice de nos rois, des assemblées du Champ-de-Mars, et que les parlements d’aujourd’hui fussent une émanation de ces grandes assemblées, malgré la rassemblance du nom de Parlement. »

Nous avons vu, dans l’examen de l’époque précédente, différens recueils de bulles et canons être introduits et faire partie de notre droit français. Les bulles de Clément V, appelées Clémentines, sont reçues en France au même titre, en