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LXXXVI
PRÉCIS HISTORIQUE,

jou, convoitait également. Pour prix de son zèle et de sa fermeté à défendre les intérêts de son jeune seigneur, l’évêque Gervais, issu de la maison des comtes du Perche, qui avait succédé à Avesgaut, est attiré par ruse dans le château du Loir, où Geoffroi-Martel le tient assiégé pendant sept ans.

1051. — La mort du comte Hugues, arrivée l’an 1051, fournit un prétexte à Geoffroi-Martel de vouloir s’emparer du Mans. Il y vint mettre le siège, en brûla les faubourgs, arracha les vignes qui l’entouraient et força les habitans à lui ouvrir une des portes de la ville, tandis que la veuve de leur comte sortait par une autre avec ses enfans.

Geoffroi, qui avait eu précédemment un différent avec Guillaume, surnommé le Bâtard, duc de Normandie, prévoyant l’orage qui allait fondre sur lui de ce côté, s’avança avec ses forces vers Alençon, qui appartenait au comte du Perche, Robert, dit Talvas, et s’en empara, ainsi que de Domfront dans le Passais. Guillaume, à la tête d’une nombreuse armée, ne laissa pas cette insulte impunie : il marcha vers l’Angevin, qui lui avait tendu une embuscade dont il s’apperçut, le battit et fit jeter dans la ville avec des machines ses prisonniers, après leur avoir fait couper les pieds et les mains, espérant par cet acte de rigueur intimider la garnison qui, en effet, se rendit sans combat ; de-là poursuivant ses avantages, il s’empara de Domfront, d’Ambrières et d’une partie du Bas-Maine, et força Geoffroi de Mayenne, qu’il fit prisonnier, de se reconnaître pour son vassal.

Le chroniqueur Robert Wase, si célèbre par son roman de Rou, histoire versifiée de Rollon, a, dans une chronique ascendante des ducs de Normandie, écrite dans le 12.e siècle, rendu ainsi cet événement :