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LXXIX
TROISIÈME ÉPOQUE.

me, fut attachée héréditairement à la maison des comtes d’Anjou, dans la personne de Geoffroi Grise-Gonelle, dont nous aurons occasion de parler.

Loin que les femmes apportassent une dot à leurs maris, à cette époque, c’étaient elles qui en recevaient des présens, dont elles pouvaient disposer, comme le témoigne une donation faite par Hildegarde, comtesse d’Amiens, à une abbaye, d’un alleu qu’elle a reçu en se mariant de son seigneur, « suivant l’usage de la loi salique, y est-il dit, qui oblige les maris à doter leurs femmes. »

Dans la même période, la lèpre affligea l’Occident, et pendant plusieurs siècles, la médecine n’eut aucun remède à lui opposer. De-là les nombreux établissemens et fondations qui eurent lieu sous les noms de ladreries, léproseries, maladreries, etc., non pour secourir cette infirmité, mais principalement pour s’opposer à la contagion, en reléguant les malheureux qui en étaient atteints, loin des lieux habités. Un règlement du synode de Compiègne permet le divorce aux époux, dont l’un serait attaqué de ce mal contagieux.

La cavalerie, si peu nombreuse sous les règnes précédens, s’augmenta à tel point sous les premiers Carlovingiens, par la vanité des leudes qui, en s’enrichissant, trouvaient dans cette arme une plus belle occasion de briller, qu’on fut obligé de reculer au mois de mai les assemblées du Champ-de-Mars, afin de se procurer des fourrages plus facilement.

L’établissement de la dîme, date de Charlemagne et de ses premiers successeurs : on la divisa en quatre parts, la première destinée à l’évêque, la seconde au clergé, la troisième aux pauvres, la quatrième à l’entretien des églises.

Les guerres particulières entre les seigneurs ou leudes, avaient commencé dès le règne de Charlemagne, qui chercha à s’y opposer, par un de ses capitulaires, en les défendant expressément. Ses successeurs les tolérèrent, ne pouvant les empêcher, en décidant qu’il ne serait permis à personne de