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LXXVI
PRÉCIS HISTORIQUE,

prenait un nom particulier : l’empereur, qui lui-même en faisait partie, y portait le nom de David.

« Le silence de l’auteur du Pontifical, sur l’objet important de l’instruction publique, que cet empereur avait si fort à cœur, dit P. Renouard, nous paraît un sûr garant de l’exécution exacte de ses ordres dans la ville du Mans, pour l’établissement ou le rétablissement des écoles publiques. » L’histoire écrite s’oppose à cette conclusion, toute d’induction. Un passage de Morand nous paraît faire connaître toute la vérité à cet égard. « Ce fut, dit-il, dans cet intervalle, que le clergé du Mans, à qui l’administration du diocèse était déférée, s’excusa sur la vacance de l’évêché, de changer les anciennes rubriques et cérémonies, en celles de l’église romaine, que Charlemagne voulait introduire dans le royaume. L’on fit paraître tant d’attachement pour les anciens usages, et l’on témoigna tant d’aversion pour la nouveauté, que l’empereur, appelé ailleurs par ses affaires, laissa à chacun sa liberté. »

Après la publication des Capitulaires d’Aix-la-Chapelle, de l’an 800, Charlemagne envoya dans les provinces des Missi dominici, officiers charges de faire exécuter ces réglemens. Dans la suite ces commissaires se transportèrent dans les provinces tous les ans, pour y tenir des assemblées, plaids ou assises, y rendre la justice au nom du roi, connaître la situation, les besoins, l’état du commerce ; faire exécuter les lois et réformer les abus : l’empereur les choisissait parmi les grands et les prélats les plus instruits, et les plus amis du bien public. Plus tard, on appela ces envoyés Commissaires départis, puis Intendans, quand ils furent placés à demeure dans les provinces pour présider à l’administration. Quelques articles de ces mêmes Capitulaires d’Aix-la-Chapelle sont destinés à sévir contre les comtes qui ne rendaient plus la justice qu’à prix d’argent.

Dans le partage que fait Louis-le-Débonnaire de ses états