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CHO

qui commençaient chaque copie ; en sorte que les deux personnes en face pouvaient écrire et lire en même-temps le même acte : dans l’intervalle qui se trouvait entre les deux copies, il y avait une ligne écrite en gros caractère, ou le plus souvent c’était le mot cyrographum ou chyrographum (ce qui a fait appeler cette forme d’expédition chyrographe) ; et cette ligne étant coupée par le milieu, on donnait une copie à chacune des deux parties (voyez Chartes et Syngraphe).

CHOU-KING. C’est le troisième livre canonique des chinois. On le regarde comme un recueil imparfait de traits de morale et de différentes superstitions. On suspecte beaucoup son authenticité, parce qu’il a été brûlé et rétabli depuis. Cependant M. de Guignes, dans la traduction de cet ouvrage (par le père Gaubil), qu’il a publiée, l’a ainsi intitulé : le Chou-king, un des livres sacrés des chinois, qui renferme les fondemens de leur ancienne histoire, les principes de leur gouvernement et de leur morale, ouvrage recueilli par Confucius, traduit et enrichi de notes par Gaubil, revu et corrigé par de Guignes, etc. Voici comme il s’explique dans la préface de ce livre : « Cet ouvrage est le livre sacré d’une nation sage, éclairée ; il est la base de son gouvernement, l’origine de sa législation, le livre dans la lecture duquel ses souverains et ses ministres doivent se former, la source la plus pure et la moins équivoque de son histoire, le livre le plus important des livres sacrés des chinois, pour lequel ils ont un respect si singulier, qu’ils n’oseraient en changer un seul de ses caractères, qui sont tous comptés[1]…… Ce livre renferme une morale austère ; il prescrit par-tout la vertu, l’attachement au souverain, le

  1. Ils sont au nombre de vingt-cinq mille sept cents.