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CHI

Ensuite ils se servirent du pinceau pour écrire sur le satin ; et enfin, sous la dynastie des hans, ils firent la découverte du papier, 160 avant Jésus-Christ, suivant le père Martini. Cette invention se perfectionna insensiblement, et leur procura différentes sortes de papier (voyez à l’article PAPIER, Papier de la Chine). Les chinois se servent encore du pinceau pour écrire, et ils font leur papier extrêmement uni, parce que le pinceau ne pourrait couler facilement sur un fond un peu raboteux, et y fixer certains traits délicats. Ils écrivent du haut en bas, en commençant par la droite. Leurs caractères, suivant quelques auteurs, ressemblent aux hiéroglyphes égyptiens : Kircher, Mairan, Néedham sont de cet avis : de Guignes lui-même s’occupait d’un ouvrage dans lequel il se proposait de prouver que chacun des 214 caractères élémentaires des chinois répond aux hiéroglyphes égyptiens, et que tous les deux ont la même signification[1]. L’anglais Hager combat l’opinion de ces savans dans une ouvrage qu’il vient de publier sur les caractères élémentaires des Chinois.

CHYROGRAPHE. On entend par ce mot, qui était très en usage dans les 11e et 12e siècles, un acte passé double entre plusieurs parties. Voici comment s’écrivait cet acte : on le commençait au milieu d’une page, ou, pour mieux dire, la première ligne de l’acte se trouvait un peu au-dessous du milieu, et on continuait jusqu’au bas de cette page ; ensuite on retournait le papier du haut en bas, et on recommençait le même acte, en laissant un intervalle entre les deux lignes

  1. De Guignes, ainsi que les auteurs que nous venons de citer, ne voient dans les chinois qu’une colonie d’égyptiens qui sont allé s’établir à l’extrémité de l’Asie. Ce système n’est pas généralement adopté. De Guignes vient de mourir.