Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cours international de Malines, en 1910, réunit 17 concurrents, et se termina, après la proclamation du premier prix donné à Van Den Plas, de Louvain, par un concert où Jef Denyn exécuta des symphonies pour carillon, cors et trompettes, écoutées sur la grande place par une foule immense.

Carole, anc. n. fr. désignant au moyen âge, d’une façon générale, un air à danser. « Trestous nous dancerons et la carole icy comencerons », dit Christine de Pisan (1400) ; Séb. Moreau (xvie s.) parle des musiciens qui « faisaient bruyre leurs instruments de pavannes, danses et caroles ». Le mot s’est maintenu dans la langue anglaise comme titre de chanson. Les Christmas carols répondent à peu près aux Noëls français. Il en subsiste quelques-uns en dialecte normand du moyen âge. Au xviiie s., les C. sont tombés dans le bas style.

Carrée, n. f. Figure de note, carrée, sans queue, note commune de la notation du plain-chant. || En notation proportionnelle, elle vaut deux rondes, comme la brève de la notation ancienne. Elle est aujourd’hui rarement employée. V. d’Indy s’en est servi pour noter, dans la mesure 3/1, les grands accords qui forment l’introduction et la conclusion de son Poème des Montagnes (1881).

Carrure, n. f. Symétrie établie entre les divisions de la phrase musicale, de manière à partager celle-ci en fragments d’une durée égale. On applique spécialement l’épithète de carrées aux formes mélodiques dont les périodes procèdent par 4 et multiples de 4 : une phrase de 8 mesures partagées en deux membres égaux de chacun 4 mesures ; une phrase de 16 mesures partagée en 4 fragments de 4 mesures. Les maîtres anciens, qui écrivaient principalement pour les voix et sans couper leur notation de barres de mesure, ne s’astreignaient à la C. que dans les pièces destinées à accompagner la danse ; c’est de là qu’elle s’est imposée à la musique instrumentale, et, pendant l’époque classique, à tous les genres de compositions.

Cartelle, n. f. Petite feuille de peau d’âne réglée, préparée à l’usage des compositeurs pour noter leurs inspirations. L’objet et son nom sont tombés en désuétude.

Case, n. f. Compartiment limité par des sillets sur la touche des instruments des familles de la viole, du luth et de la guitare.

Cassation, n. f. Sorte de suite ou de symphonie, sans forme régulière, pour plusieurs instruments, composée d’un nombre variable de courts morceaux, dont le premier est toujours une marche, et dont les autres offrent alternativement des mouvements vifs et lents. Très répandue en Allemagne, et surtout en Autriche, pendant le milieu du xviiie s., la C. s’exécutait en plein air, en guise de sérénade, ou pendant les repas de cour ou de noces. Son nom, que l’on trouve quelquefois orthographié gassation, était tiré du n. f. all. Gasse = rue. Dittersdorf, Mozart, Haydn ont composé des C. Haydn, dans sa jeunesse, s’engagea souvent dans les petits orchestres ambulants qui jouaient ce répertoire dans les rues de Vienne.

Castagnettes, n. f. plur. Petit instrument de percussion fait de deux morceaux de bois dur, taillés en forme de coquilles et attachés l’un à l’autre
Castagnettes.
par une cordelette qui passe entre le pouce et l’index de l’exécutant. Celui-ci tient d’ordinaire une paire de C. dans chaque main. Le choc des deux petits morceaux de bois, obtenu par le mouvement des doigts, produit un son sec et cassant, propre à marquer fortement un rythme. Les C. sont populaires en Espagne, où elles accompagnent la plupart des danses nationales. Il n’est guère de musicien, traitant un livret d’opéra ou des thèmes espagnols, qui n’ait introduit les C. dans son orchestre. Pour en faciliter le jeu à des instrumentistes étrangers, on a essayé de fixer des rondelles de bois à un manche auquel on imprime des secousses, ainsi qu’on faisait pour les crotales ou les sistres antiques.

Catch, n. n. angl., formé du v. a. to catch = attraper, rejoindre. Forme de composition vocale particulière à la Grande-Bretagne, où elle était cultivée depuis le commencement du xvie s. C’était alors une sorte de canon très simple, à peu de parties, où les voix se poursuivaient l’une l’autre, comme le nom l’indique, et comme l’indiquait aussi celui de la fuga (voy. Fugue.) En y joignant des paroles prêtant au quiproquo, au coq-à-l’âne, on lui donna un caractère bouffon qui ajouta encore à sa vogue. Depuis le recueil intitulé Pammelia, qui parut en 1609 et qui contient des C. depuis 3 jusqu’à 10 voix, une foule de morceaux de ce genre ont été publiés. Le Catch Club, fondé en 1761 et qui compta parmi ses membres deux rois d’Angleterre, a célébré son centenaire en 1861.