perfection. » (Gevaert). L’accord des 4 cordes est de quinte en quinte :
L’étendue de l’échelle du violon, en sons ordinaires, est de 3 octaves et 1 sixte, à partir du sol
Les sons harmoniques fournissent deux octaves et une tierce à partir du sol
On écrit aujourd’hui la partie de violon en clef de sol 2e ligne. On l’a écrite autrefois avec d’autres clefs.
L’emploi de la clef de sol 1re ligne pour la partie de violon contribue à faire reconnaître les mss d’origine française. Elle était employée de préférence par les musiciens français, depuis Lulli jusqu’à 1715 environ, pour éviter le recours aux trop nombreuses lignes supplémentaires, et parce que l’on se servait peu ou point de la 4e corde. Le violon fut inventé avant le violoncelle. Il conserva longtemps la forme en poire de la viole. Le premier connu des constructeurs de la viole ténor et très probablement du violon est le luthier Duiffopruggar, établi à Lyon en 1558, et qui mourut en 1570. Avec lui, ou un peu après, on mentionne en Italie Gaspard de Salo, né en 1540. Il n’a daté aucun de ses instruments ; les étiquettes sont en caractères romains. Il se pourrait que Andréa Amati, né en 1535, ou Hieronymus de Virchis, qui exerçait à Brescia au même temps, aient devancé Gaspard de Salo. Avant ces luthiers, toutefois, des violons à la française et à l’italienne sont mentionnés dans des documents historiques divers, sans que l’on puisse savoir exactement quelles étaient leurs formes et leurs caractéristiques. Et, malgré les avantages de la famille du violon, on continua de fabriquer depuis, et de jouer, des violes de toutes tailles jusqu’après le milieu du xviiie s. À partir de 1533, date la plus ancienne où cet instrument soit cité, trois Italiens figurent dans une bande de huit violons et joueurs d’instruments du roi, François Ier ; les mentions de violons et de joueurs de violons sont fréquentes depuis cette époque dans les comptes souverains et princiers. En 1571, les violons sont mentionnés en Angleterre dans l’orchestre de la reine Elisabeth. En 1572, le roi de France, Charles IX, avait plusieurs Italiens comme « joueurs de violon de la Chambre ». L’un d’eux, Baptiste Delphinon, avait été envoyé à Milan pour recruter des collègues. Dans les récits des chroniqueurs qui signalent leur présence dans les bals, ballets, cortèges, etc., il y a lieu de sous-entendre des interprétations variées du mot violon, qui est pris comme terme générique. Il en est ainsi notamment en ce qui concerne la fameuse bande des vingt-quatre violons du roi qui étaient en réalité un petit orchestre de violons, violes et basses de violes. Une de leurs principales fonctions à la cour était d’exécuter les airs de danse pendant les bals. Les violons y étaient appréciés « parce qu’ils sont vigoureux » et qu’ils rendent « des sons aigus » (Mersenne). Les vingt-quatre violons jouaient au dîner du roi, ou, lorsque le roi dînait à part, ils jouaient « au grand couvert » à souper. (Voy. un peu plus loin.)
Les plus anciens violons que l’on
possède sont : un violon de Duiffopruggar,
mentionné et reproduit par
Grillet, et un violon du Musée du Conservatoire
de Paris, refait par Chanot
(xixe s.) avec un instrument agrandi
de Duiffopruggar. Les violons de Stradivarius,
Violon de Stradivarius (1713).
et surtout ceux
dits de la « grande époque »
de son activité, c’est-à-dire
de 1690 à 1730 environ,
sont regardés
comme « le modèle de la
perfection ». Le violon de
1713 qui a appartenu à
Sarasate, mesure : longueur
de la caisse, 355
millimètres ; largeur dans
le haut 165 millimètres,
dans le bas 206 millimètres,
entre les échancrures
109 millimètres ; hauteur
des éclisses dans le haut
30 millimètres, dans le
bas 31, longueur des
ouïes 75 millimètres. —
La famille du violon l’emporte au
xviie s. en France pour les bals à
cause de son mordant, de sa faculté
de jouer vite et égal pendant toute
la durée d’un grand ballet. Les 24
violons furent d’abord partagés en
5 parties, 6 dessus, 6 basses, 4 pour
chaque partie intermédiaire (Mersenne,
1636). Au siècle suivant disparaît
la quinte, il y a 12 dessus,
8 basses, 4 interni. Le voyageur Locatelli
(1664) admire le « fracas »
des orchestres de violons, qui « nous
mettent au cœur une ardeur belliqueuse ».
D’après Mersenne, les 5 parties
étaient : I. dessus, clef de sol 2e ;
II. quinte, clef d’ut 1re ; III. haute-