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plus basse du luth et autrefois à la 4e corde du violon ; à la plus grosse cloche d’un carillon ou d’une sonnerie ; à plusieurs jeux d’orgues, en tuyaux bouchés, qui fournissent les bases principales de la sonorité et comptent parmi les jeux essentiels d’un instrument, quelles qu’en soient la disposition et la richesse. On construit des B. de 16, de 8 et de 4 pieds et, comme jeu de pédales, un B. de 32 pieds, appelé soubasse ou sous-basse, qui donne des sons d’une ampleur sans égale.

Bourdonnement, n. m. Bruit sourd, confus et uniforme, produit par le murmure indistinct des foules, le mouvement d’un rouage, le vol de quelques insectes, ou par des sons musicaux graves et continus, entendus à longue distance.

Bourdonner, v. tr. Produire un bruit indistinct. || v. tr. Mouvoir le battant de manière à frapper une cloche des deux côtés.

Bourrée, n. f. Ancienne danse française, demeurée populaire dans les provinces du Centre. Elle est connue sous deux formes : 1o La forme binaire, qui se note sous le signe alla breve, ou C barré ; c’est elle que les maîtres du xviie et du xviiie s. ont adoptée pour l’introduire dans leurs suites. Le ms. de Cassel, publié par Écorcheville, qui contient des airs français de 1640-1670, destinés à la danse, présente habituellement la B. divisée en deux parties, de 4 et de 8 mesures, avec reprises, commençant par une anacrouse. C’est le modèle suivi par Fischer (1696), et par Bach, dans ses Suites anglaises, et qui


\language "italiano"
melody = \relative do''' {
  \time 2/2
  \key sol \major
  \partial 4 sol4 | sol re mi re8[ do] | \break
  \once \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \once \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  si4 do do8[ re mi fad] | sol[ si la sol] fad4 mi | mi re2 \bar ":|."
}
\score {
  \new Staff { \melody }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
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    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


se rapproche de très près de la gavotte ; — 2o la forme ternaire, notée à 3/8, ou à 3/4 en mouvement léger et rapide, est celle que la tradition a maintenue dans la musique populaire et que l’on doit tenir pour primitive. Au temps de Mme de Sévigné, qui se plaisait à la voir danser par les paysans d’Auvergne, c’était une danse vive et hardie, contre laquelle s’indignait Fléchier. De nos jours, elle est moins « excitante ». Elle se danse aux sons de la cabrette, sorte de cornemuse, sur des airs à 3/8 coupés de 4 en 4 mesures. Le cabrettaïre ajoute, selon son habileté, des broderies au thème initial, sans altérer le rythme, dont le premier temps est appuyé d’un coup des deux talons réunis, le 3e, d’un coup du talon gauche seul. La fin de la B. est brusque sur une note aiguë.


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \time 3/8
  \key sol \major
  r4 si16 do | re8 re re | mi[ re] mi16 fad | sol8 fad mi | re4 r8 \bar "||"
}
\score {
  \new Staff { \melody }
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


La B. dite montagnarde n’est dansée que par des hommes, qui portent des bâtons suspendus aux bras et parfois des grelots aux chevilles. La musique en est instrumentale. Cependant des paroles de chansons en patois auvergnat ou limousin sont souvent disposées sur des airs de B. En passant du domaine populaire au domaine artistique, la B. à 3/8 a pris le nom de passe-pied (voy. ce mot).

Boursette, n. f. Petit sac de peau disposé dans le sommier de l’orgue entre le tirant et la soupape, de façon à éviter une fuite d’air.

Boute-selle, n. m. Sonnerie de trompette servant de signal, dans les troupes de cavalerie, pour seller les chevaux.

Bouton, n. m. Petite pièce de bois ou d’ivoire, à tête arrondie, où s’attache la queue du violon, et dans le luth, la guitare, etc., l’extrémité de chaque corde, opposée aux chevilles. || Petite poignée adaptée aux tirants par lesquels l’organiste commande les jeux.

Boyau, n. m. Partie des intestins du mouton, de laquelle on fait les cordes aiguës du violon, de l’alto, du violoncelle et quelquefois de certains instruments à cordes pincées.

Brabançonne, n. f. Chant national belge. Sa composition se rapporte aux événements de 1830, qui consacrèrent l’indépendance de la Belgique. L’acteur Jenneval en avait écrit et récité les paroles, que le chanteur et compositeur François Van Campenhout s’offrit à mettre en musique. La première exécution publique eut lieu sur la scène du théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, le 12 septembre 1830. Ainsi La Brabançonne fut d’abord le chant de la révolution, avant de devenir le chant de la nation belge.

Brailler, v. intr. fam. Parler ou chanter d’une manière assourdissante.

Braîment, n. m. Cri de l’âne. Il a été imité musicalement par Philidor dans Le Maréchal-ferrant (1761), par