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Weber, de Schubert, et de Schumann on peut, de chacun d’eux, signaler une ou deux sonates : ils en ont d’ailleurs peu écrit. Il faut arriver dans l’école française, vers 1860, pour voir se prolonger, tout d’abord, la sonate classique, avec les Sonates de Saint-Saëns pour violoncelle, op. 32, pour violon, op. 75 et 102 ; puis vient un véritable renouvellement, où il semble que la lignée de Beethoven soit renouée, avec César Franck, Grande pièce symphonique pour orgue (1861) ; Sonate pour piano et violon (1886) ; Prélude, Aria, et Finale pour piano (1887) ; Guilmant, avec ses diverses Sonates d’orgue ; Gabriel Fauré, op. 13, pour violon (1878), et enfin une série de musiciens qui appartiennent presque tous à l’école de Franck : Lekeu, Sonate pour violon publiée en 1894, puis à partir de 1900, celles de Paul Dukas, A. Magnard, Guy-Ropartz, V. d’Indy, J. Huré, L. Vierne, presque toutes pour piano et violon. On a donc assisté de nos jours à une véritable rénovation du genre sonate, plus spécialement dans l’école française. Les écoles étrangères modernes se sont surtout traînées dans l’imitation des formes classiques, avec l’adjonction des éléments romantiques, sans qu’il y ait rien de particulièrement remarquable à signaler. En résumé, ce qui constitue la forme de la sonate, c’est l’alternance de mouvements lents et vifs, dérivée d’une forme de la canzone. Habituellement, elle comprend trois morceaux, rarement deux, souvent quarte : la coupe de chacun a, de bonne heure, tendance à observer un plan ternaire : exposition, partie centrale ou développement, réexposition. À partir de Ph.-E. Bach, le plan ternaire devient obligatoire — ce qui distinguera désormais la sonate de la suite, — les morceaux sont habituellement composés sur deux thèmes, et la modulation à la dominante (ou au relatif majeur) s’impose à la double barre qui divise le morceau en indiquant la reprise. (Voy. Concerto, Suite.)

Sonatine, n. f. Sonate courte ou facile. L’emploi de ce mot se trouve déjà dans le Jugenbuch de Hændel (vers 1704) pour un morceau de mouvement vif, unithématique, mais de plan ternaire. Haydn et Clementi ont écrit des séries de Sonatines pour les commençants. De celles qui portent le nom de Beethoven, il faut mettre à part les trois petites Sonates, qu’il aurait « composées à l’âge de onze ans » ; en réalité, il en avait treize, et l’œuvre a été fortement retouchée et remaniée par son maître Neefe, à un tel point que Beethoven reniait cette œuvre, n’y reconnaissant plus assez de lui-même. Les nombreuses sonates écrites depuis lors sont sans intérêt musical. Mais le titre de Sonatine a été relevé par M. Ravel pour une œuvre de piano de style très moderne : ce n’est pas qu’elle soit facile, mais elle n’a pas le développement considérable qu’offrent habituellement les sonates modernes.

Sône, ou Sonn. Genre de chanson populaire bretonne, qui comporte un refrain. Le texte en est le plus souvent sentimental ou satirique. On y compte toujours plusieurs strophes, ou couplets.

Sonnaille, n. f. Clochette suspendue au collier des animaux, dans la région du Sud-Est et la Suisse.

Sonner, v. tr. Jouer d’un instrument de musique ; jouer un morceau sur un instrument. Ce verbe est moins usité qu’autrefois. Il ne s’applique plus guère qu’aux cloches, au clairon, à la trompette.

Sonnerie, n. f. 1. Collection des cloches qui sont disposées dans une tour ou un clocher de beffroi ou d’église. || 2. Signaux donnés par les cloches. || 3. Mélodies sonnées par la trompette ou le clairon et servant de signaux militaires.

Sonnette, n. f. Clochette, petite cloche portative.

Sonneur, n. m. Celui qui sonne les cloches.

Sonomètre, n. m. L’appareil servant à l’étude de la corde vibrante et aux expériences, a été primitivement le monocorde, composé, comme son nom l’indique, d’une corde unique tendue sur une caisse de résonance ; il a été remplacé par le S., appareil composé d’une caisse rectangulaire de bois de sapin montée de deux cordes reposant sur deux chevalets fixes placés à un mètre l’un de l’autre. Un chevalet mobile glissant sous chacune des cordes permet de leur donner des longueurs différentes, mesurées sur une règle divisée en millimètres, qui est appliquée sur la caisse. Les cordes sont tendues au moyen de chevilles. Pour vérifier la loi de tension, on ajoute une 3e corde fixée à une extrémité par une cheville, tandis que l’on suspend à l’autre extrémité un poids. On étudie au sonomètre la loi des tensions en changeant le poids, la loi des longueurs en déplaçant le chevalet mobile, la loi des diamètres et celle des substances (densités) en changeant