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certs. La Société Musicale Russe fut fondée sous le patronage de la grande-duchesse Hélène, par l’initiative et sous la direction d’Ant. Rubinstein, en 1858. Elle se donna pour tâche de propager le goût de la musique symphonique et de favoriser l’éclosion des œuvres de musiciens russes. Elle s’adjoignit une École, qui devint le Conservatoire de Saint-Pétersbourg.  *La Société cécilienne (Caecilienverein) est une fédération considérable de groupements de musique religieuse, fondée en Allemagne en 1868 par le chanoine Proske à Ratisbonne : s’étendant sur tous les pays voisins, le Caecilienverein a groupé plusieurs milliers d’adhérents, ayant leur répertoire, leurs assemblées, locales et régionales, leurs revues et leurs écoles. De semblables S. ou associations se sont formées successivement en Belgique, Hollande, Italie, Espagne. Dans l’Amérique du Nord, c’est la S. de Saint-Grégoire qui remplit le même rôle[1].

Sol, nom du cinquième degré de la gamme d’ut sans accidents.

Soleil, n. m. Roue dentelée en forme de soleil, que les anciens facteurs plaçaient aux façades des buffets d’orgue et qui en tournant faisait sonner plusieurs clochettes.

Solfa. Voy. Tonic.

Solfège, (mot formé des noms de notes sol-fa), n. m. || 1. Méthode ou recueil des principes élémentaires de la musique, accompagnés d’exercices gradués de lecture et d’intonation. || 2. Exercices de vocalisation et de pose de la voix. Exercices de chant avec et sans paroles. C’est au xviiie s., et à l’usage des écoles d’Italie, que furent publiés les premiers solfèges. À leur imitation, le Solfège du Conservatoire fut composé par les premiers professeurs de cette école, vers 1795, et servit de type aux autres méthodes publiées en France depuis lors.

Solfier, v. tr. dérivé des syllabes sol-fa. Chanter en nommant les sons par leurs syllabes propres, ut ou do, ré, mi, fa, etc.

Soli. Voy. Solo.

Soliste, n. et adj. m. et f. Celui ou celle qui chante ou qui joue seul.

Solo, n. m. ital., pluriel soli et solos. Morceau ou partie de morceau destiné à un seul exécutant. Le pluriel soli s’emploie soit pour désigner plusieurs solos, soit pour indiquer une phrase chantée ou jouée par plusieurs exécutants d’une même partie.

Solmisation, n. f. formé par les syllabes sol-mi, qui représentent les notes extrêmes d’un hexacorde. La S. est, en effet, l’étude de la musique et du chant, enseignée par la méthode des hexacordes et des muances. L’octave formée par la réunion des deux tétracordes fut remplacée au xie s., dans la pratique de l’enseignement du chant, par l’hexacorde, et, tandis que les sept premières lettres de l’alphabet continuaient de représenter, en se répétant d’octave en octave, la succession diatonique, on imagina de donner des noms à chacun des sons de l’hexacorde, en faisant coïncider les mêmes noms avec le demi-ton, chaque fois que celui-ci se trouvait amené par le passage d’un hexacorde à l’autre. Plusieurs séries de syllabes furent ainsi employées, dont une seule, celle qu’avait choisie Guido d’Arezzo pour son enseignement, se fixa dans l’usage. Guido ne fut d’ailleurs probablement pas l’inventeur du système des hexacordes, mais seulement le parrain des notes dont ils se composaient. Le système hexacordal se répandit rapidement. Presque tous les traités à partir du xiiie jusqu’à la moitié du xvie s. en donnent la figure. Le système des hexacordes fut appelé ars solfandi par Engelbert d’Admont (xive s.), Solfisation, Solmisation, par ses successeurs. Le nom tiré de celui des deux syllabes sol-fa a formé le vocable moderne Solfège et ses dérivés ainsi que le titre de la méthode d’enseignement vocal anglais dit Tonic sol-fa (voy. ce mot). On distinguait dans le système des sept hexacordes trois formes différentes : l’H. naturale, qui commençait par un C de l’échelle générale (un ut actuel), l’H. molle, qui commençait par un F (notre fa actuel), et l’H. durum, qui commençait par un G (le sol de notre époque). La disposition du tableau des hexacordes, sous sa forme la plus simple, était :

A B C D E F G a b
la ut mi fa sol la
mi fa sol la ut mi fa
mi fa sol la ut

Par le tableau, on se rend compte de ces dénominations : L’H. naturale,

ut ré mi fa sol la


conforme à la gamme C D E F G a d’ut majeur actuelle, plaçait sur E-F sans qu’il fût besoin d’accident, les syllabes caractérisant le demi-ton, mi-fa. Dans l’H. molle ces syllabes

  1. En 1921, a eu lieu la fondation de l’Association française de Sainte-Cécile, fédération destinée à grouper les sociétés de musique religieuse.