en style libre. Le saut est au contraire employé dans le style dramatique.
Saut de 7e en descendant :
Saut de 9e mineure en montant :
Les anciens maîtres tiraient parti du saut pour exprimer les sentiments violents. Doni (1593-1647) parle des « intervalles extraordinaires » qui traduisent les plaintes entrecoupées. Bach place des sauts de neuvième dans des dessins décrivant la douleur du péché, l’angoisse des remords, et aussi la fureur d’Hérode, le repentir de Judas, et, comme il ne craint pas de jouer sur les mots, il place un saut de dixième sur le mot weit (loin), dans cette phrase :
Dans la musique instrumentale, les sauts les plus distants se présentent. Ils sont particulièrement réalisables sur les instruments à archets, où les virtuoses les emploient en effets piquants ou éblouissants d’exécution.
Sautereau, n. m. Partie essentielle du mécanisme du clavecin, consistant en une petite planchette de bois mince dressée verticalement sous chaque corde et terminée à son extrémité supérieure par une sorte de griffe taillée dans une plume de corbeau. Lorsque l’exécutant presse sur la touche, le sautereau se trouve lancé vers la corde, que le bec de plume pince en dessous.
Sauterelle. Voy. Saltarelle.
Sautillé, part. employé substantivement. Procédé d’exécution consistant à détacher légèrement, sans la marteler, chaque note d’une phrase musicale. Dans le jeu du violon, le S. s’obtient en faisant rebondir doucement la partie médiane de l’archet sur la corde. On indique le S. par des points placés au-dessus des notes.
Ce rebondissement s’obtient par l’application du détaché dans une division de l’archet très réduite ; on obtient par son moyen des nuances d’une extrême légèreté. Le S. diffère par là du détaché, et il diffère du Spiccato en ce que l’archet y est maintenu « à la corde ».
Sautillement, n. m. Action d’employer le jeu sautillé.
Sauver, v. tran. « Sauver une dissonance » s’emploie, en terme d’école, pour indiquer que la résolution de la dissonance, qui devrait se faire normalement sur le degré inférieur, est dissimulée par un autre artifice harmonique.
Savart, n. m. Nom d’un très petit intervalle, tiré du nom d’un acousticien célèbre et pris pour unité dans la mesure des intervalles ; on divise l’octave en 301 S., que l’on désigne dans les formules par la lettre grecque sigma σ. La division en S. est obtenue en prenant, au lieu des rapports musicaux, les nombres qui en sont les logarithmes, et en multipliant ces logarithmes par 1 000. Les intervalles de la gamme majeure de Zarlino se chiffreront en S. :
0 | 51 | 97 | 125 |
unisson, | seconde, | tierce, | quarte, |
176 | 222 | 273 | 301. |
quinte, | sixte, | septième, | octave. |
La distance entre les intervalles serait :
51 | 46 | 28 | 51 | 46 | 51 | 28 | ||||||||
unisson, | seconde, | tierce, | quarte, | quinte, | sixte, | septième, | octave. |