n’en use-t-il guère avant 1804, dans la 1re édition de ses Œuvres complètes. Elle apparaît ensuite chez Beethoven dans l’op. 10, no 1 (1797) dans le pp de la fin de l’adagio, puis dans l’op. 26 (1801) à partir de la variation v, mais le maître ne l’emploie couramment qu’avec son op. 31, no 2 (1802). La pédale unicorde avec ou sans étouffoir, déplace la mécanique des marteaux, de telle manière que ceux-ci ne frappent plus qu’une seule corde à la fois : on ne la fabrique plus guère, ou on y supplée par la sourdine. Enfin, la pédale de tambourin n’a eu qu’une durée éphémère. Les pianos n’ont plus que deux pédales : la pédale senza sordini à droite, la pédale de sourdine (ou quelquefois, à sa place, la pédale unicorde) à gauche.
|| Enfin, comme pour un
certain nombre d’anciens
clavecins, on a fabriqué
pour le piano des claviers
à pédales, ou pédaliers.
Schumann, en Allemagne
(en 1845), et Boëly, en
France, tout au cours de
sa carrière, ont écrit des pièces
pour piano à clavier de
pédales (dernière édit. de
Boëly, op. 18, 1855). || Il est
inutile de souligner la faveur
grandissante du piano-forte,
dès l’époque de son
perfectionnement à partir
de 1770 environ. Alors que
Voltaire en comparait encore
dédaigneusement les
sons à ceux d’un chaudron
(1774), en les mettant en
opposition avec l’exquise
sonorité des bons clavecins,
les virtuoses prirent peu à
peu l’usage du nouvel instrument.
Les premières sonates
de Haydn, de Mozart,
de Clementi, sont encore
composées pour le clavecin ;
à dater de 1777, on les voit
ordinairement
porter le
titre de « pour le clavecin
ou le piano-forte » ; peu à
peu, le mot clavecin passe
en dernier lieu. Beethoven
écrit uniquement pour le
piano (sa 1re Sonate est de
1795). || En 1822, Cherubini,
directeur du Conservatoire
de Paris, se montrait déjà
effrayé du trop grand nombre
d’élèves de piano (41
femmes et 32 hommes)
présents à son arrivée ; il
trouve cette abondance
« abusive et pernicieuse »,
et propose de réduire à 15
ou 20 pour les femmes et autant pour
les hommes le nombre des admissions.
Un arrêté rendu quelques jours après
la date de sa lettre fixa le nombre à 15
élèves et 3 auditeurs femmes, et autant
d’hommes (31 mai 1822). La musique
de piano se note sur 2 portées, habituellement
affectées chacune à une
main et se partageant à la fois l’étendue
du clavier et le rôle des deux
mains. Soit la clef de sol 2e ligne pour
la main droite et la clef de fa 4e ligne
pour la main gauche. Boëly, dans la
1re édition de ses Caprices (1812), faisait
encore usage de la clef d’ut 4e ligne
pour certains passages de la main gauche
dépassant à l’aigu l’étendue de la
clef de fa. Mais l’usage de la clef d’ut
chez les pianistes se perdant, il dut,
dans la 2e édition du même ouvrage,