druche, ou une peau d’oignon, ou une rondelle de papier huilé, et percé latéralement, près des deux extrémités, de deux ouvertures opposées, sur l’une desquelles on appuie les lèvres en chantant sans paroles. Le son est caricatural. L’habitude des fabricants d’enjoliver le tube de roseau en le recouvrant de bandelettes imprimées portant des sentences a provoqué le dicton « vers de mirliton ».
Miserere, n. m. Premier mot du Psaume L, qui sert de titre aux œuvres composées sur son texte. Ce psaume se chante, dans la liturgie catholique, à la fin de l’office des heures, pendant les trois jours de la semaine sainte, mercredi, jeudi et vendredi saints. La célébration de ces offices dans la Chapelle Sixtine comporte par tradition, depuis le pontificat de Léon x, une exécution solennelle du M. Le modèle en fut fixé en 1517 par Constanzo Festa, qui distribua les versets du psaume entre deux chœurs se répondant alternativement en faux-bourdon, l’un à 4 et l’autre à 5 voix. Cette disposition se maintint dans les œuvres subséquentes, de même destination, et notamment dans la plus célèbre d’entre elles, le M. de Gregorio Allegri (1560 -1652) qui s’est maintenu jusqu’à nos jours en usage, pour le jour du vendredi saint, dans la chapelle pontificale et dans les églises, telles que Saint-Gervais, à Paris, où se cultivent les traditions de l’art polyphonique vocal. Les versets impairs de la polyphonie sont dévolus au chœur à 5 voix, les versets pairs, au chœur à 4 voix.
Chaque verset se pose sur un accord
parfait ; ses dernières syllabes portent
une harmonie ornée, d’une beauté
simple et profondément religieuse et
chacun d’eux dans sa diversité, est
destiné à être tour à tour alterné avec
le récitatif liturgique des versets
intercalaires. Une anecdote connue
se rapporte au M. d’Allegri, que Mozart
enfant, lors de son premier voyage
à Rome (1770), aurait entièrement
noté de mémoire, avec les abellimenti
du chanteur soliste Cristoforo.
Après Allegri, Baj, en 1714 et Baini,
en 1821, écrivirent deux M. dont
l’exécution annuelle remplaça dans
la Chapelle Sixtine les œuvres plus
anciennes de Nanini, Anerio, Palestrina,
et autres. Parmi les compositions
sur le même texte, destinées à
d’autres sanctuaires, l’une des plus
belles est le M. de Josquin Després
(† 1521) à 5 voix, construit, dans le
style de messe, sur un thème de
chanson, et qui traite exceptionnellement
le psaume, fort long, d’un
bout à l’autre, avec une admirable
reprise du motif initial ramenée en
forme de refrain par le grand chœur,
après les épisodes à 2, 3 ou 4 voix
diversement combinés.
Au xviie s., Carissimi donna le modèle de versets a voce sola, avec basse continue, pour les versets du M. qu’Allegri avait laissés au chant liturgique. La juxtaposition de ces solis et de ces chœurs a dû contribuer à la formation de celui que Lulli écrivit pour la chapelle de Louis xiv, avec orchestre, qui produisit une grande impression sur les auditeurs, et en particulier sur Mme de Sévigné, et qui demeure un très bel ouvrage dans le genre de la musique religieuse de concert. Celui de La Lande, composé quelques années plus tard dans un style analogue, fut maintes fois exécuté au Concert spirituel, pendant le xviiie s.
On ne doit pas omettre de rappeler l’effet pathétique que Verdi a obtenu en introduisant dans une scène de Il Trovatore (1853), quelques mesures psalmodiées par un chœur invisible sur les premiers mots du M.
Mistère. Voy. Mystère.
Missel, n. m. Livre liturgique, contenant le texte et les chants de la messe. Le M. plénier fut formé au xie s. par la réunion du Lectionnaire, de l’Ordo et du Graduel, ou Antiphonaire des messes. Mais le M. à l’usage du célébrant ne porte d’autre notation