les ornements susceptibles de produire un heureux effet, notamment lorsque la mélodie monte ou descend un intervalle de seconde :
C’est ainsi que Beethoven l’emploie dans ce passage :
L’A. se fait sur un temps faible ou sur la partie faible du temps. Elle est toujours de peu de durée. On l’appelle directe, lorsque la note qui anticipe est la même que celle qui lui succède ; indirecte, lorsqu’elle en diffère. Elle peut se faire faire dans plusieurs parties à la fois ou s’appliquer à un accord tout entier. Les classiques en ont largement usé :
Il y a A, non plus d’une note, mais de tout un fragment mélodique, dans les quatre mesures qui précèdent l’allegro final de la Symphonie en ut mineur, de Beethoven, ainsi que dans la célèbre entrée du cor, de la Symphonie héroïque. De telles A., qui sont l’annonce d’un thème imminent, contribuent à l’expression dramatique, dans la musique de théâtre. Berlioz, dans Les Troyens, au moment où Didon jure fidélité éternelle à la mémoire de Sichée, a mis sur les lèvres d’Anna une allusion anticipée au thème de la Marche troyenne, qui est un pressentiment de l’approche d’Énée :
Antienne, n. f. 1. Petite mélodie répétée autrefois, dans le chant liturgique, après chaque verset du psaume, aujourd’hui une ou deux fois seulement, au commencement et à la fin. Les paroles sont empruntées au psaume ou à d’autres parties des livres saints. La mélodie se chante dans un mouvement un peu moins rapide que les versets, dont la terminaison se note sur les mots « sæculorum amen ». Les A. du psautier sont très courtes. Celles qui appartiennent à d’autres parties de l’office sont plus longues et se divisent en trois ou quatre membres de phrase, appelés distinctions. Les Grandes A., sont des compositions beaucoup plus longues, alternées entre les chœurs, mais sans psaume. || 2. Sous le titre d’A., en anglais Anthem, on désigne la principale forme de composition musicale en usage dans le culte anglican. Elle est mentionnée dès le règne d’Élisabeth. Une « injonction » de 1559 autorise l’exécution au commencement et à la fin du service d’un chant à la louange de Dieu, « avec la plus belle mélodie et musique qu’il soit possible », en prenant garde que le texte s’entende distinctement. En s’inspirant des motets catholiques, Tallis, Morley, Byrd, Bull, Gibbons, surnommé le Palestrina anglais, établirent au xvie s. un riche répertoire d’A., qui se distinguèrent en full’(à grand chœur), verse (coupées par versets avec mélanges de soli et chœurs) et solo. Chassée des temples par les Puritains, l’A. y fut réintégrée sous Charles ii (1660), avec l’appoint des instruments. Pendant le xviie s., les A. de Humfrey, Blow, Purcell, Croft, Clarke, et au xviiie celles de Greene, Boyce, Hayes, formèrent le noyau de la Cathedral music, auquel Blow n’avait pas contribué pour moins de 71 grands ouvrages, et Boyce, 60. Les A. que Hændel écrivit pour La Chapelle du duc de Chandos, pour les funérailles de la reine Anne, pour le couronnement de Georges iv, comptent parmi ses chefs-d’œuvre. Le même genre de composition n’a pas cessé d’être jusqu’à nos jours activement cultivé par les musiciens britanniques.
Antiphonaire, n. m. Nom donné, dans le haut moyen âge, au recueil général des chants admis par la liturgie romaine. L’A. de saint Grégoire est le recueil d’antiennes et de répons que le Pape Saint Grégoire le Grand († 604) rédigea ou « centonisa » et qui, après des discussions ardentes sur son authen-