Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/228

Cette page a été validée par deux contributeurs.

contribue à les fixer dans la mémoire des auditeurs.


\language "italiano"
\score {
  \relative do {
    \clef bass
    \key fa \major
    \time 8/4
    si1.~^\fp si4^\< la( | 
    \partial 4*6 sold) fa(^\> mi4. re8)\! re4( mi | fa1.)
}
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(R. Wagner, Walküre, Leit-motiv du violoncelle.)


Leurs formes, infiniment variées, fortement contrastées, et qui affectent souvent une signification en quelque sorte plastique, s’approprient avec autant de rigueur que d’adresse au rôle expressif qu’ils ont à remplir. Leurs réapparitions sont littérales et leur enchaînement s’opère par soudures, sans variation, développement ni travail thématique proprement dit. Le style symphonique qui résulte de l’emploi intensif des L.-M., et qui est proprement le style wagnérien, ressemble donc à un discours dont l’éloquence s’éclaire d’instant en instant du rappel de certaines sentences fondamentales, étroitement reliées entre elles par des propositions accessoires qui n’en sont pas le commentaire littéral mais qui leur servent de jonction et en préparent la répétition nécessaire. Après Wagner, aucun compositeur, parmi ceux mêmes qui se déclaraient hostiles à ses œuvres et à son système, n’a eu garde de négliger le puissant moyen d’expression qu’offrait l’emploi des L.-M. De tous les maîtres français modernes V. d’Indy est celui qui en a fait l’usage le plus étendu mais aussi le plus personnel, car il y a introduit des conditions de tonalité négligées ou presque ignorées par Wagner, ainsi qu’une appropriation à des buts expressifs du « travail thématique » ordinairement réservé au style symphonique. Le thème caractéristique de Fervaal, dans le drame de ce nom (1897) :

Impossible de copier les fichiers générés vers leur emplacement cible : Une erreur inconnue s’est produite dans le serveur de stockage « global-swift-codfw ».


est, par exemple, pressenti sous cette forme rythmiquement et mélodiquement altérée, à la fin du prologue, alors que le héros, blessé, est emporté sur une civière :


\language "italiano"
\score {
  \relative do {
    \clef bass
    \key lab \major
    \time 5/4
    mib8[ lab]~ \tupletUp \tuplet 3/2 { lab[ sib dob] }
    \clef treble mib[ lab]~ \stemUp \tupletDown \tuplet 3/2 { lab[ sib dob] } \stemNeutral mib[ mib16] r16 |
}
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Dans la musique instrumentale, à programme, le L.-M., largement employé aujourd’hui, conserve l’acception que lui donnait Berlioz dès 1828. La symphonie de Rimsky-Korsakow, Antar (op. 9) offre un des plus beaux exemples de la double signification, expressive et thématique, donnée au motif conducteur, dans une œuvre purement instrumentale.

Lento, adv. ital., = lentement. Indication d’un mouvement un peu plus lent que l’adagio et sensiblement égal au largo.

Lesson, n. n. angl., = leçon, employé par les compositeurs et les éditeurs anglais des xviie et xviiie s. comme titre de suites instrumentales. On le trouve placé en 1611 en tête d’un recueil de pièces concertantes pour six instruments, de divers auteurs, rassemblées par Thomas Morley. Le livre posthume d’œuvres de Purcell pour le clavecin, publié en 1696, porte le même titre et contient huit suites de chacune 4 ou 5 pièces. Au siècle suivant, une édition anglaise de sonates et exercices de D. Scarlatti fut intitulée Lessons for the harpsichord. L’emploi pédagogique des pièces contenues dans ces différents recueils semble expliquer l’usage de ce terme, qui fut abandonné au xviiie s.

Lettre, n. f. Caractère de l’alphabet. Les nuits premières lettres de l’alphabet désignent les notes de la gamme dans la notation alphabétique, et dans le vocabulaire musical qui lui a survécu en Allemagne et en Angleterre. Le titre de Fugue sur le nom de Bach qui peut paraître étrange à des Latins, s’explique donc par le fait que les lettres B-A-C-H désignent les notes appelées, dans la terminologie guidonienne usitée en France et en Italie, si bémol, la, ut, si naturel. (Voir Notation alphabétique.) Outre ce cas et quelques autres semblables, l’emploi des lettres est universel comme point de repère dans une exécution collective, ou comme signes abréviatifs. Cette dernière acception est constante depuis le moyen âge. Déjà les manuscrits neumatiques exécutés au monastère de Saint-Gall sous l’inspiration du chantre Romanus (ixe s.), contenaient des « L. significatives », qui s’interprètent en général comme les initiales des mots qu’elles représentaient : a = altius, l = levatur, c = celeriter, e = equaliter, etc. Lorsque, beaucoup plus tard, on commença de marquer sur les pièces de musique notée les nuances d’inten-