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Vin des Dieux. Pelez deux citrons, & les coupez par tranches ; coupez de même deux pommes de reinette pelées ; mettez-les dans un plat avec trois quarterons de sucre en poudre, une chopine de vin de Bourgogne, six cloux de girofle, une cuillerée d’eau de fleurs d’oranges. Couvrez bien le tout & le laissez infuser deux ou trois heures. Passez ensuite ce mêlange à la chauffe comme l’hypocras. Ceux qui aimeront le goût de l’ambre & du musc, en peuvent mettre un peu ; cette liqueur est très-agréable.

Nous n’entrerons point ici dans le détail des différens vins & de leurs qualités ; cet article seul fourniroit la matiere d’une ample traité ; nous nous contenterons de dire ici qu’autant l’usage modéré du vin peut être utile à la santé autant l’excés en est funeste, sur-tout de ceux qui sont extrêmement spiritueux, en ce qu’ils tendent trop les conduis du cerveau ; effort qui est toujours suivi d’un relâchement qui leur fait perdre de leur ressort. Aussi voit-on les buveurs de profession finir par un état de stupeur ; quand il ne leur survient pas d’accidens plus fâcheux.

VINAIGRE : le vinaigre est une liqueur acide, pénétrante, volatile & végétale que l’on tire du vin, au moyen d’une seconde fermentation, qui, d’un état spiritueux, le fait passer à l’acide : il est d’un grand usage dans l’apprêt des alimens. Voyez le Dictionnaire domestique.

Observation médecinale.

Le bon vinaigre, pris en petit quantité, & comme assaisonnement, est fort sain, & rend les alimens plus stomachiques & anti-putrides ; il convient aux personnes très-échauffées, qui ont des insomnies, qui sont sujettes aux maladies putrides. Si on en fait un trop grand usage, il maigrit, irrite la poitrine, cause de la toux, la pulmonie même, des obstructions, sur-tout au foie.