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est pris, est rejetté, & qui sont probablement occasionnés par une action irritante, ou d’un autre genre, mais toujours nuisible pour les fibres ou les nerfs de ces divers estomacs ; cet effet, dis-je, doit rendre fort réservé sur l’usage des amandes ameres, quoique le sucre & les assaisonnemens puissent diminuer cette qualité, comme ils empêchent que les amandes douces ne rafraîchissent si fort.

L’huile qu’on retire, par expression, de ces deux especes d’amandes, est, de tous les médicamens, le plus adoucissant, le plus relâchant & le plus propre à diminuer l’irritation. Il convient à tout le monde dans les vomissemens, coliques & irritations vives, sur-tout quand ces accidens sont accompagnés d’ardeur & de fiévre.

AMOURETTES : moëlle des vertebres du veau ou du mouton. On en prend la quantité qu’il faut, qu’on coupe en morceaux de cinq à six pouces de long ; on les fait mariner, pendant deux bonnes heures, avec des oignons coupés par tranches, bouquet de persil, basilic, sel poivre, jus de deux citrons, ou vinaigre, avec un verre d’eau ; on les fait égoutter ensuite ; on les poudre de fine farine ; & on les fait frire, de sorte qu’elles soient croquantes & moëlleuses.

Observation médecinale.

Ce mets est très-délicat, d’un goût exquis, stomachique, mais peu capable de soutenir le corps.

ANCHOIS : petit poisson de mer qu’on fait confire au sel dans des barils, après lui avoir ôté la tête & les entrailles. Il entre dans plusieurs sauces & salades. Pour les mettre en salade, il faut les laver dans du vin, les couper par filets ; on les sert ordinairement avec le jeune cerfeuil & la petite laitue.

On en fait des coulis pour plusieurs sauces, & ragoûts gras & maigres.

On en fait des rôties. On coupe, pour cet effet, des tranches de pain d’un pouce de largeur sur qua-