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[LAI]

sure que vous délayerez dans une cuillerée de votre lait : vous y jetterez une goutte d’eau de fleurs d’orange, & du sucre à discrétion ; vous mêlerez le tout ensemble, & vous poserez votre compôtier sur de la cendre ; vous le ferez ensuite rafraîchir dans le même compôtier, sur de la glace pilée ; & vous le servirez.

Lait cuit. Faites bouillir trois demi-septiers de lait ; mettez-y le quart de crême, & faites réduire le tout à la moitié ; mettez-y un peu de sucre & une pincée de sel ; dressez-le dans une porcelaine, & servez-le.

Lait épais. Prenez du fromage en présure ; étant égoutté, passez-le par un tamis, en le frottant avec le dos d’une cuiller ; vous le délayerez avec de la crême douce, & du bon lait, autant qu’il le faudra, pour qu’il devienne un peu clair ; mettez-y du sucre en poudre, & quelques gouttes d’eau de fleurs d’orange ; vous le dresserez ensuite sur une porcelaine, & vous le servirez.

Observation médecinale.

Le lait est un aliment nourrissant & sain, que les plus foibles estomacs digerent, & qui suffit pour soutenir des gens qui font peu d’exercice, & ne peuvent manger autre chose. Mais il y a un très-grand nombre de personnes adultes, auxquelles cet aliment est nuisible, & qui ne le digerent pas ; le plus souvent on en ignore la cause. Ainsi la prudence demande que l’on s’abstienne du laitage, quand on en a été incommodé plusieurs fois de suite ; car, pour l’ordinaire, il ne convient pas, lorsqu’on est sujet aux indigestions, aux dévoiemens bilieux, aux rapports âcres & amers, à l’ardeur d’estomac, aux longues & mauvaises indigestions. Quand on est d’un bon tempérament, on peut manger ce que l’on veut avec le lait ; mais si on est délicat, ou qu’on ait un estomac foible, on évitera de manger, avec le laitage, des alimens fort acides, soit fruits cruds ou cuits, soit légumes &

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