Page:Dictionnaire portatif de cuisine, d’office, et de distillation, 1772.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
255
[EST]

seaux & leurs orifices. L’usage modéré de l’esprit-de-vin mêlé avec une certaine quantité d’eau & de sucre qui l’adoucissent, comme il se trouve dans les ratafias & les autres liqueurs de table, devient salutaire à ceux qui ont les fibres lâches, molles ; qui sont foibles & pâles, qui habitent des lieux humides, & chauds ou marécageux, & dans le tems des épidémies, de maladies putrides ; enfin aux personnes vaporeuses, lorsque l’appauvrissement du sang, ou le relâchement des fibres, sont causes de leurs symptomes nerveux. Ce que je dis ici de l’esprit-de-vin adouci, doit s’appliquer aussi à l’eau-de-vie qui est un esprit ardent, mêlé avec du phlegme ou de l’eau.

ESSENCE ou Quintessence : on entend par ces mots, en distillation, ce qu’on extrait par cette voie, ou par la macération des parties huileuses d’un corps quelconque, soit fleur, plante ou fruit. C’est une substance douce, onctueuse, qu’on voit surnager sur la partie phlegmatique du corps mis en digestion ou en distillation, & cette substance qui n’est autre chose que leur huile ou leur soufre, est ce qu’on appelle essence.

ESTRAGON : plante potagere, d’un goût âcre & aromatique qu’on emploie en cuisine, & les sommités, sur-tout les plus tendres, dans les fournitures des salades.

Observation médecinale.

Cette plante fournit un assaisonnement fort sain ; elle augmente l’appétit, facilite la digestion, préserve les humeurs de putridité, ou la corrige ; fait périr les vers ; est legérement apéritive & calmante.

ESTURGEON : grand poisson de mer, qui remonte aussi dans les rivieres où il s’engraisse beaucoup. On prétend que celui qui est pris en haute mer, vaut infiniment mieux que celui qu’on prend à la côte, ou dans les rivieres.

Esturgeon à la broche. Prenez-en un gros morceau ;