Page:Dictionnaire historique des personnages célèbres de l'antiquité - Noel - 1806.djvu/30

Cette page n’a pas encore été corrigée
(14)

donnaient de raccourcir la plupart des noms propres. Ainsi, Démas n’est qu’un diminutif de Démétrius ; Menas, de Ménélaüs ; Bacchon, de Bachylide ; Amphis, d’Amphiaraüs ; Artémon, d’Artémidore ; Alexas, d’Alexandre ; Theudas, de Théodore ; Antipas, d’Antipater ; Cléophas, de Cléophile, etc.

La plupart des diminutifs grecs paraissent confirmer ce qu’on vient de dire ; car ils s’emploient, ou à l’égard des femmes publiques, comme Gymnasium, Glycerium, Philématium, etc., ou à l’égard des esclaves, comme Syriscos pour Syros ; ou des enfans et autres personnes que l’on traite avec familiarité, comme Parménisque pour Parmenon, Cyrille pour Cyrus, etc. Dans ce dernier cas, ils s’appellent hypocuristica, flatteurs.

Les terminaisons en idion, asion, arion, illos, iskos, illos, ullos, illa, inna, ulla, ion, etc., paraissent affectées à ces sortes de diminutifs. On en verra plusieurs exemples dans le Dictionnaire.

Les grammairiens distinguent encore les dénominatifs, qui sont dérivés des noms appellatifs, comme Philon, de philos, ami ; Leœna, de leo, lion ; Stomylus (babillard), de στόμα, bouche, etc. ; et les verbaux, qui viennent des verbes, tels qu’Ida, Idœus, Idicus, qui se forment du verbe eidein, voir.

L’usage de porter deux noms remontait à la plus haute antiquité ; on en trouve divers exemples dans Homère, et entr’autres celui du fils d’Hector, dont le nom ordinaire était Scamandrius, et que son père avait appelé Astyanax, comme destiné au trône ; de Pâris, qui s’appelait Alexandre ; d’Andromaque, qui ne prit ce nom qu’après être devenue l’épouse d’Hector, etc.

Les surnoms se divisaient en surnoms proprement dits, et en sobriquets.

Les premiers se tiraient pour l’ordinaire d’une action mémorable, de l’éclat des victoires, de la supériorité de courage ou de lumières, de quelqu’avantage corporel, d’une prospérité marquée, etc., comme Soter, Eudémus, Eucnémus, Evergètes, Nicanor, Poljcrate, Aquila, Poljhistor, Aristobule, etc.

Qant aux seconds, on sent que chez un peuple aussi spirituel et aussi railleur que l’étaient les Grecs, ils durent être extrêmement prodigués : c’est ce qu’on aura lieu d’observer presqu’à chaque page de ce Dictionnaire (1) [1].

  1. (1) Voyez le chapitre XI des Sobriquets.